Vidéodrome par Audric Milesi
Une satyre qu'on pourrait qualifier de visionnaire puisque prenant pour cible une société inhibée par les nouveaux médias et le pouvoir que ceux ci exercent sur nous. Le film possède des qualités plastiques et scénaristiques indéniables. On retrouve bien la patte Cronenberg, tant dans l'aspect visuel que dans les effets spéciaux et l'utilisation de la bande son (à grand renfort de synthés bien comme il faut !) et cela nous permet de rester accrocher au film malgré l'évidente déstabilisation que celui ci procure. En effet, c'est un film ultra symbolique qu'il ne faut pas prendre au premier degré. Ça en est justement le propos, la question de la distanciation par rapport à la télévision est ici traitée de manière frontale et graphique et trouve en notre époque un écho retentissant.
Malgré tout, le film a vieilli et ne touche certainement plus le public comme il devrait le faire. Néanmoins, il réussi son entreprise avec brio, celle de mettre en garde contre les nouveaux moyens de communication et par la même les nouvelles technologies, à même d'entraîner des dérives irréversibles.
Niveau technique, le film s'en sort très bien, les effets spéciaux sont toujours aussi bon malgré les années et écoeurants à souhait ! Les acteurs sont plutôt convaincants, c'est dans l'écriture des personnages que j'ai eu plus de mal, les trouvant froids et ayant eu donc beaucoup de mal à m'y attacher, en particulier le personnage de James Wood. La bande son est prenante et la photographie magnifique et très soignée, comme toujours chez Cronenberg.
Un film à voir donc, en étant prêt aux plusieurs niveaux de lecture que celui ci propose !