Le "Plan 9" des temps modernes.
Je vais faire une chose très prétentieuse et à la fois nécessaire pour ce film. Je vais tenter de donner une courte leçon de cinéma. En effet ce film regorge de choses à ne pas faire, qui a du mal à passer, même si l'on souhaite faire dans l'originalité :
- Quand on adapte une légende, un évènement, un bouquin, ou une biographie, deux possibilités : soit on respecte au pied de la lettre l'histoire en n'excluant pas une touche sympathique d'originalité, soit on s'en démarque complètement en refaisant un scénario différent en tous points (Les trois Mousquetaires de 2010, par exemple). Rester le cul entre deux chaises permet certes d'être assis, mais garde un taux de risques de tomber assez élevé.
- Cadrer ses acteurs plein centre un plan sur quatre est une base du cinéma un peu bafoué. La règle des trois tiers, qui est la première convention cinématographique que l'on apprend, n'est ici pas respectée.
- Filmer les scènes de dialogue comme on le ferait dans "Les Feux de l'Amour" n'est pas une bonne chose, vraiment.
- L'abus de gros plans est dangereux pour la santé. L'abus de très gros plans est nocif pour les yeux.
- Il faut essayer de faire un film ouvert au plus grand public. Ce n'est pas gentil d'exclure les épileptiques, à cause d'un montage aussi raté qu'affligeant.
- Diriger ses acteurs est primordial dans une production à assez gros budget. Il faut essayer de donner un minimum de consignes, une marche à suivre en quelque sorte.
- Il faut essayer de ne pas perdre son spectateur sous un flot de sauts temporels même pas marqués.
- Quand on fait des effets spéciaux, on fait des effets spéciaux. Même les Monty Python faisaient mieux car au moins l'effet voulu était sans prétention et réussi.
- Parce que Pitof, comme nom d'artiste, ça fait pitié.
- Il faut accrocher son spectateur et qu'il ne se demande pas quelle heure il est toutes les trente secondes.
- Faire un méchant avec un masque pareil style futuriste des années 1600 n'est pas vraiment crédible, et que en fait on s'en fout de savoir qui a tué Vidocq.
- Enfin, ne pas sortir un film en DVD si on pense que celui qui est devant sa télé appuiera sur le bouton STOP de sa télécommande au bout de quarante minutes, dont trente cinq qu'il s'est efforcé de regarder avec douleur pour pouvoir en tirer une critique assez consistante...
Une seule chose me réjouit, j'ai trouvé mon "Plan 9 from Outer Space" version 2000.