On a beau avoir beaucoup d’indulgence pour Louis Malle, force est de reconnaître qu’il n’a pas fait que des chefs-d’œuvre. Après « les amants » et avant « le voleur », il semble avoir eu un petit coup de mou. De surcroît, il faut le génie de Clouzot pour rendre le jeu de Bardot acceptable.
Le parti pris du film est celui d’une espèce de documentaire sur les affres de la célébrité. Dans une vraie-fausse démarcation avec sa propre vie, Bardot interprète un double d’elle-même pourchassé par les papparazzi. Ceci mis à part, le casting n’est pas honteux: Mastroianni par exemple, doublé étrangement par Michel Auclair, ce qui rend son jeu singulièrement artificiel. Autre caractéristique gênante dans le film, une voix off destinée à pallier les insuffisances de la réalisation, ou à la raccourcir. Cela ne rend pas pour autant le rythme moins lancinant. Difficile de garder une attention soutenue dans cette série de gros plans et d’arrêts sur image, sans doute destinés à styliser l’ensemble (?). Par ailleurs, Malle étant lui-même issu d’une famille de la haute bourgeoisie (Beghin) il s’est longtemps penché avec prédilection sur ce milieu. Difficile de partager cet enthousiasme sans un minimum d’empathie pour les personnages. La voix de Bardot qui sonne souvent faux peut susciter l’agacement.
De belles images ne font pas forcément un beau film.