Un couple de marginaux décide de se séparer, l'épouse voulant aspirer à une vie normale avec ses trois fils (dont un adopté). Le père ne l'entend pas de cette oreille et profite d'une garde pour le week-end afin d'enlever ses deux enfants, et vivre dans la nature, loin de toute civilisation. Cela va durer une dizaine d'années...
Tiré d'une histoire vraie, Vie sauvage est un drame sur le déracinement de deux enfants, loin de leur mère, et dont le père refuse toute norme, je dirais même toute normalité en vivant en totale autarcie. Outre la surprise que Mathieu Kassovitz s'est crée un look à la Francis Lalanne, le film prend de l'intérêt au fur et à mesure, en particulier quand les enfants vont devenir des adolescents, et qu'ils vont commencer à montrer des signes de rébellion. Au départ, ils vont vivre comme des personnes traquées dans la forêt environnante, puis vivre dans une communauté composée de marginaux, où les hommes ont souvent les cheveux longs.
C'est intéressant à voir, quelque part ça rejoint une des thématiques du cinéma de Cédric Kahn qui est celle de la fuite (Roberto Succo, Partir, Les regrets...), et la condition de ces gens ne peut qu'aller à son film. Par ailleurs bien réalisé, mais qui n'échappe pas à un moment à un certain ennui, car l'histoire se résume avant tout à savoir comment Kassovitz et ses fils vivent ainsi, loin de tout, et ces derniers loin de leur mère, Céline Sallette, dont on ne saura jamais vraiment ce qu'elle a ressenti durant ces dix ans d'absence. D'ailleurs, ce troisième fils, sans doute adopté si j'en juge une allusion de Kassovitz, est totalement évincé de l'histoire.
Le sujet est très intéressant, mais aurait gagné à être plus concis pour vraiment convaincre ; j'aurais aimé connaitre l'après pour ces adolescents, déracinés...