A l'ouverture on se dit que le film n'est qu'un film social de plus dans la longue lignée des films français misérabilistes et volontairement trop réels pour ne pas transcender.
Or le film de Cédric Kahn se distingue véritablement de ses congénères en ajoutant à son film social, une vraie dynamique narrative, ainsi qu'une vraie place laissée à la nature.
Magnifiée par une photographie réussie, elle entoure les personnages et se fait personnage à part entière du film, comme l'indique le titre.
Sauvage, cette famille.
A la dynamique quasi documentaire de la mise en scène s'ajoute la vitalité des comédiens, précipités dans une tragique histoire, dont Kahn se garde bien de donner le pourquoi et son avis sur la question. Fuyant tout manichéisme il fait la part belle aux personnages, subtils, imparfaits mais en cela si réussis, habités par des comédiens (autant Kassovitz et Salette, vraiment marquants, que les enfants et les ados) qui font souffler un vent de vitalité et d'humanité puissant.
Dur mais beau.