Comme de coutume, Alain Guiraudie se déploie sans retenue, offrant une comédie qui flirte audacieusement avec le terrorisme, la xénophobie et la violence domestique.
En filmant cette France contemporaine à fleur de peau, il rend le trivial étonnamment complexe. Son approche franche et généreuse embrasse un éventail de peurs fantasmées, déconstruites par l’ironie et l’humour.
Dans cet univers, les personnages frôlent la caricature, mais ce sont des figures finement agencées, un jeu de miroirs aux dimensions politiques bien campées. Avec empathie, il met en scène les prolétaires et les corps atypiques, avec une alacrité qui déstabilise.
Guiraudie use de la légèreté pour sonder la gravité, maniant l’ambiguïté et détournant l’attendu ; il explore, sans détours, les maux qui marquent notre société.