Pas aussi malsain qu’on pourrait le croire quand on connait la filmographie de William Lustig, et notamment son précédent film culte Maniac, Vigilante est une série B qui reprend l’idée déjà développée dans Un Justicier dans la ville. Un homme paisible, dont la femme a été tailladée et le fils tué, est confronté au laxisme de la justice et à la corruption. Celui qui croyait en la justice de son pays se retrouve même (comble du comble) en prison pour avoir pété un câble le jour du procès d’un des bourreaux de sa famille. Une fois sorti, il décide de rejoindre une milice composée de ses collègues de travail pour rendre sa justice. Typique de l'époque, le film reste un témoignage intéressant des dérapages en tout genre qui emportent tout le monde dans son passage.


Le script est un peu bancal et relève vraiment du cinéma bis tant il est caricatural. William Lustig nous envoie même notre pauvre père de famille en prison pendant que les bourreaux continuent de faire les cadors dans les rues. Drôle de trajectoire d’ailleurs que tout cette seconde partie où Robert Forster est en taule pendant qu’on nous montre les membres de la milice régler la justice à leur façon. On n’en apprend pas davantage sur les personnages et le récit principal n’avance pas. On y voit cependant notre milice menée par ce bon Fred Williamson (qui en fait toujours un peu trop pour être totalement pris au sérieux) mettre quelques tatanes à de sales types, ce qui est toujours follement réjouissant. On s’étonnera, malgré tout, de constater que les corps à corps sont un peu mous et mal fichus tandis que les scènes avec armes à feu sont bien plus réalistes.


La dernière partie s’apparente à un film de vengeance classique qui évoque davantage un thriller urbain des années 70 que les polars poisseux des années 80. Une sympathique poursuite en bagnoles, des coups de révolver qui claquent, on est dans un cinéma sec et nerveux très efficace porté par une musique de qualité. On perd cependant le fil du scénario. Si on suit le cheminement du personnage principal, on peine à comprendre le message du réalisateur, la faute peut-être à la mise en retrait du groupe de justiciers dans la toute dernière ligne droite. Il en résulte un film parfois maladroit, comme c’est souvent le cas dans le cinéma bis, mais qui en donne pour son argent aux amateurs de « vigilant ». Franchement très sympathique et souvent efficacement mis en images.


Play-It-Again-Seb
7

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le 8 nov. 2022

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PIAS

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