Une oeuvre loin d'être ordinaire, qui mélange thriller et fantastique subtilement.
J'ai retenue deux grandes lignes tout au long du film.
Premièrement, on voit que la population ne se regarde plus (Vincent ne sait pas qu'il y avait un stagiaire, le facteur ne sait pas que ce n'est pas Vincent qui habite ici,..). Le réalisateur joue sur cette notion notamment lors des violences que subit Vincent. Il faut un eye contact pour déclencher des réactions de folie contre les victimes.
Cette vision met en avant l'individualisation de notre société, que nous nous adressons plus la parole et que parler à un passant est devenue impossible (ce qui est totalement faux). On est encore sur une vision très limité du citadin qui pense que tout le monde fait la gueule dans les grandes villes.
Deuxièmement, la violence est omniprésente. On (je ne sais pas qui, une partie de la population) consomme de plus en plus de contenue violent sur les réseaux sociaux, Vincent ne fait pas exception.
Tout au long du film, la violence augmente de manière exponentielle, non pas parce que Vincent regarde de plus en plus de contenue sur les réseaux mais parce que cette violence est orchestrée par les médias. Dès que Vincent allume la radio, on entend les chroniqueurs parler de violence. Il contredise le travail des sociologues pour insister sur cette idée d'une société de plus en plus violente.
Encore une fois les médias (CNEWS,BFM et autres) aiment également parler à longueur de journée d'une société violente, ce qui créait une peur de l'autre et un climat étouffant.
En écrivant je me rend compte que l'idée est peut être au final : 1. les médias parlent de violences -> climat suffoquant -> personne ne se regarde, peur de l'autre -> explosion des violences lorsque l'on regarde l'autre car perte de confiance et animalisation des hommes.