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Bonjour tout le monde,

Pourquoi ne pas dire : " Vingt et un Dieux " ? Ou bien " Trente Dieux" !
Peut-être parce que phonétiquement vingt et vain sonnent identiquement et ont deux sens radicalement différents! Qu' en pensez - vous ?
Parmi les jurons blasphématoires, l'expression, évoquant paradoxalement la surprise, a un double sens : vingt, comme le nombre , par opposition au dieu unique, ce qui est blasphématoire, et vain comme faisant référence à l'inexistence de Dieu. Ici c ' est Vingt Dieux !

Ah! Que le film " Vingt Dieux" n ' est pas du tout vain et revêt les vêtements du chef d'œuvre de mon point de vue! C ' est une très belle surprise dans le paysage cinématographique actuellement !

......Une salle de cinéma.....du monde .....pas trop ...
Tant mieux ! Hélas, des publicités !
Ici et maintenant, le film va démarrer.........Mirons et admirons cela ............

Cela commence par un plan fixe où nous contemplons un veau dans une petite voiture , puis le plan séquence suit un homme , constamment de dos, lors d' une comice dans le Jura en période estivale. Cela se clôt par un plan séquence qui suit Totone, toujours de dos, et à l' appel enjoué de Marie - Lise, nous voyons le visage solaire de Totone sourire ! Une merveille simple et crue de Louise Courvoisier qui signe un chef d'œuvre en guise de première œuvre cinématographique de longue durée ! Voilà un tempo parfait ! Voilà une inspiration réalisée avec une maestria atavique ! Voilà une vraie création hors norme et bravo ! Parfois, le septième art nous laisse sans voix après avoir reçu un ouvrage cinématographique impeccable, original et complètement sincère , authentique, instructif et qui loue la véracité des paysages jurassiens, des animaux paisibles et des humains plus vrais que nature ! Chapeau ! Bravo Louise Courvoisier et compagnie !

Il est rare, qu' un premier long métrage, ressemble à une œuvre cinématographique essentielle et subtilement juste, adorablement inclassable et véritablement atypique ! Rare ne signifie point impossible pour Louise Courvoisier et son équipe !

Objectivement, ce film a reçu le
prix de la jeunesse au Festival de Cannes, le prix Valois de diamant à Angoulême, le Prix Jean-Vigo… Avant même sa sortie, le premier long métrage de la Jurassienne Louise Courvoisier faisait l’unanimité avec son histoire de "pieds nickelés" tentant de fabriquer un Comté d’exception, avec Totone et Marie- Lise qui se lient, avec la petite soeur de Totone , avec les taiseux sensibles du pays jurassien.
Avec ce pays franc-comtois presque jamais filmé et, ici, si magnifiquement mis en lumière...........'

Cela , si précieux, n' a coûté que deux millions d'euros ! Bravo la production !

Cela permet à des comédiens, totalement amateurs, inconnus et de la région franche comtoise de nous émerveiller ! Bravo !

Cela habite le cœur et le cerveau encore plus au sortir d' une seconde vision en salle de cinéma !

Cela rend plus bienveillant et curieux de tout ! Cela vivifie notre perception en faveur de vraies personnes humaines où que cela soit ! Essayons " Vingt Dieux" et nous verrons plus clair autour de nous ! Autour de vous !

Cela vous conte , raconte et montre la danse du Limousin réalisée par Totone lors de la comice qui ouvre cela ....Cela ...Le film- enfant de Louise Courvoisier ! Cela émeut ! Cela ravit! Cela vit!

Cela scrute les silences denses des comédiens! Cela fait sentir et ressentir les joies et les peines au plus juste humainement ! Cela fait aimer les gens des champs et les gens des villes ! Cela palpite au bal du samedi soir dans ce village jurassien ! Cela dit presque tout en un plan séquence!

Cela ne parle jamais de la mère de Totone ! Vaste énigme qui donne un sens étonnant à ce film - joyau !

Cela ne parle pas du tout des parents de Marie - Lise ! Cela est nécessaire !

Cela me fascine ! Louise Courvoisier a trente ans ! Avant, elle a conçu un court métrage " Mano à Mano". Et maintenant Cela! Vingt Dieux ! Quelle surprise simple et intense !

Cela circule entre documentaire, fiction poétique, réaliste , naturiste , logique, magnétique et tout simple en parallèle ! Cela réveille car ces taiseux sensibles ne parlent que pour signifier ou faire connaître l' essentiel et avec pudeur en guise d' atavisme culturel et social revendiqué !

Cela montre la vie aux champs ! Quatre chevaux blonds au lointain courent ! Les vaches cheminent ! La mobylette de Totone vrombit ! Le tracteur de Marie- Lise sillonne la ferme que ses parents lui ont laissée ! Cela ne révèle pas tout ! Un autre atout de cela !

Cela contient une séquence de montage inouïe qui fait sentir et ressentir le passage du temps, avec un musique extra -diégétique la magnifique chanson de Jimmie Rodgers , intitulée "Kisses Sweeter than Wine".

Cela initie la possibilité du bonheur ! Au moins des moments de bonheur !

Cela peut faire révérence et référence à tel ou tel film de Maurice Pialat ! A tel ou tel film des premiers nés de Bruno Dumont ! Mais cela est surtout l ' enfant de Louise Courvoisier ! Le premier long métrage de Louise Courvoisier ! Cela est une évidence !

Cela est tourné en format scope qui est utilisé sans esbroufe, qui contribue à installer un souffle et à distiller une véritable épopée à ces vies ordinairement extraordinaires!

Cela est la quête de Totone pour fabriquer le fromage de Comté au chaudron comme les anciens !

Cela montre la force tranquille de Marie - Lise lors de la naissance ardue et incertaine d' un veau dans une étable bien sympathique et symbolique ! Cela vit!

Cela vous apprend à réaliser un métier mais cela montre magistralement comment on apprend à vivre et à partager , chemin faisant !

Cela est même magique et alchimique lorsque Totone essaie de former un comté frais avec un torchon , un chaudron doré où le lait caillé, chauffé peut se muter en un début de début de futur fromage de Comté , homologué ou non ! Cela a presque un côté initiatique !

Au mondial du fromage à Tours , en 2022, puis récemment au concours international de Lyon, les comtés affinés au Fort des Rousses par la Maison Arnaud ont tutoyé l'excellence. La meule, issue de la cave Charles, s'est classée en tête de plus de 1 050 échantillons… ! Vous pouvez en savoir plus sur les sites sur internet évidemment.
Voici un lien parmi de nombreux autres :
https://youtu.be/jj4W65q-bok?si=IPEnkBiFFDm_zvqr

Cela traite de la transmission d'un savoir faire, le fromage de Comté au chaudron, de manière intergénérationnelle avant tout !

Cela ne maquille point les gestes ou mots inutilement violents!

Cela fait œuvre de psychologie bienveillante face aux gaucheries de Totone ou de tel autre quidam plus ou moins proche ! Cela montre la vie ! Cela est la vie quotidienne en un lieu précis et au sein du pays natal de la réalisatrice !

Cela fait entendre une musique diégétique précisément enregistrée ! Cela met en son une musique extra -diégétique créée par la famille de Louise Courvoisier ! Cela est touchant! Cela vit ! Une belle évidence vivifiante!

Cela démontre les errances mentales de certaines personnes dans certaines campagnes ! Cela nous invitent à avoir un appétit pour des objectifs singuliers et qui font avancer! Cela vit ! Cela nourrit! Cela ravit ! Cela rit ! Cela vit tout à fait !

Cela nous montre un plan conclusif solaire et positif ! Cela vit! Cela vit vraiment! Tout à fait cela vit ! Bravo ! Chapeau! Salut les artistes! Vive la vue de la vie vraie et authentique !

Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin , je signale un pertinent et consistant dossier sur ce film dans la revue Positif de décembre 2024.

La singularité de " Vingt Dieux" éclaire , avec bonheur et minutie,le paysage cinématographique actuellement en France.
Heureusement, que des artistes tissent leurs perceptions vivantes et nous les font partager avec acuité, intelligence naturelle et perspicacité sans fard !

A vous d' écrire autour de cette belle œuvre cinématographique qui vous fait penser à quoi?

Amicalement.

Gérard Michel

Iloonoyeil
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Louise Courvoisier et Les meilleurs films de 2024

Créée

le 20 déc. 2024

Modifiée

le 21 déc. 2024

Critique lue 8 fois

Iloonoyeil

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