Si vous êtes sur la liste des gens pas sages, gare à vous parce que c'est plus qu'un morceau de charbon qui vous attends.
En voyant la bande annonce au cinéma je m’attendais à voir un Père Noël atypique, c’est-à-dire vaincre des personnes menaçant la famille et la vie d’une petite fille. Comment y parvenir ? Des sucres d’orges, des boules de billard, des guirlandes et que sais-je encore.
Et finalement…
Le personnage du Père Noël m’a quelque peu déconcerté au début du film, ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. Nous avons affaire à un Père Noël désabusé et fatigué, qui aime bien la bonne boisson plutôt que le lait écrémé et les biscuits industriels. De plus, il dénote le fait que tout ce que les enfants veulent de nos jours c’est le dernier jeu vidéo à la mode. Il dénonce aussi la société de consommation dans laquelle nous vivons tous. Les enfants déballent leurs cadeaux et passent aux suivants sans s’attarder sur le précédant, et attention s’ils n’ont pas ce qu’ils ont commandé, c’est la crise. Mais heureusement Trudy va redonner au Père Noël ça raison d’être.
Les origines du Père Noël sont un peu montrées. Cela ajoute un brin d’identité au personnage, même si j’aurai bien aimé savoir ou voir comment et pourquoi le Père Noël fut créé, même si c’est quelque chose d’inventé. Je trouve que ce personnage est très bien incarné par David Harbour. On voit évoluer le Père Noël dans une galère qui ne le concernait pas et qui très vite va devoir se remonter les manches ou plutôt les cheveux pour pouvoir survivre. Pas tout de suite très assuré, on le voit se démener pour essuyer les attaques des braqueurs. Le moment qui devient le plus intéressant est lorsqu’il retrouve sa force intérieure de guerrier pour s’occuper des méchants.
Pour ce qui est des personnages des méchants, je trouve que leurs motifs pour être des méchants est vraiment très léger. A partir de quel moment décide t-on de voler ses voisins à cause du fait qu’ils soient heureux et qu’on ne peux pas avoir de cadeaux ni de grand dîner parfait. Ou encore de ne pas avoir le super cadeau qu’on rêve d’avoir depuis des années. Voilà encore quelque chose qui dénonce très rapidement la société de consommation. Selon moi la vraie magie de Noël, c’est le fait d’être avec les personnes que l’on aime.
L’action est régulière et s’étend bien sur l’ensemble du film. La reprise de Maman j’ai raté l’avion est l’une de mes scènes favorites. Même si elle me paraît très sanglante, surtout le piège de l’échelle, elle est aussi amusante.
On passe un peu à côté du « drame » familial qui se trouve dans ce film. Finalement, tous les personnages sont complètement décousus des uns et des autres. Même la rancune et la querelle ne transparaissent pas.
Pour moi, la magie de Noël n’était pas vraiment là, même si je savais qu’il s’agissait surtout d’un film d’action. Mais les personnages eux-mêmes parlent de cette magie, principalement le Père Noël, pourtant rien ne me paraissait magique à part les outils de travail de ce personnage.
La fin
m’a parut un peu cliché et ridicule. Il ne suffit pas de dire qu’on y croit pour que cela soit le cas, surtout quand on voit que cela est forcé. Cette scène m’a d’ailleurs fait pensé à une scène qui se trouve dans le film Peter Pan de P.J. Hogan, sorti en 2003, où on voit Peter Pan répéter « Je veux que les fées existent, j’y crois, j’y crois ». Cependant c’est ici beaucoup moins crédible, surtout dans le jeu des acteurs, à part peut-être la petite fille.
Le véritable intérêt du film est donc pour moi la nouvelle facette du Père Noël que je n’avais encore jamais vu sur écran, ni nul part ailleurs. Enfin une comédie de Noël qui ne soit pas quelque chose de fleur bleue ultra cliché, et dont le scénario aurait été mâché et recraché des centaines de fois. C’est ce que j’attendais.