Rien que le titre évoque déjà beaucoup de choses et joue sur notre imaginaire, des formes, des densités, des horizons, des caractères, tout simplement quelque chose de vivant où les visages peuplent ces villages.
Ce long-métrage déploie tout ce que l'on aimerait rencontrer dans le cinéma à savoir l'attachement, l'étonnement, la colère, la tristesse, la joie...
Visages, villages est une oeuvre complète jouant sur une palette d'émotions riches.
L'attachement à Agnès Varda et à JR, forcément. Leur alchimie et leur rencontre qui semble improbable est vraiment drôle, sincère et émouvante. Ils sont tous les deux honnêtes et représentent le mot "artiste" à part entière.
L'étonnement comme ces personnes qui n'ont croient pas leurs yeux d'avoir leur portrait immense collé sur un mur et qui d'ailleurs n'hésitent pas à dire que ça leur fait bizarre, ce qui est positif que ce soit montré à l'écran. Cette gêne d'être vu et admiré par des proches ou des inconnus peut brouiller la perception que l'on a de soi si l'on ne se sent pas bien avec nous-mêmes où si l'image en question ne reflète pas ce que nous sommes vraiment dans la vraie vie.
La colère comme par exemple ces chèvres à qui on enlève leurs cornes de peur qu'elles ne soient pas assez productives ou tout simplement la colère au dénouement à la non venue de Godard.
La tristesse évidemment quand Agnès Varda pleure à la fin découvrant la lettre de Godard. Nous vient ce sentiment qu'elle pourrait ressembler à notre grand-mère et qu'on aimerait la serrer fort dans nos bras.
Pour résumer Visages, villages est une oeuvre qui parle d'art, l'art est le sujet de ce film mais si on lit entre les lignes c'est plutôt tout simplement l'histoire d'une rencontre pour l'art, au nom de l'art.
Un film à voir absolument pour voyager de visages en villages et ressentir des émotions qui se font rares au cinéma.