Expérimental
Pedro Costa soulève l'éternel débat artistique opposant les précurseurs de la forme pure, esthètes radicaux comme purent l'être à titre d'exemple Mallarmé en poésie, Mondrian en peinture, Schönberg...
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le 25 mars 2020
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Un avion qui atterrit, puis des pieds nus, imbibés des larmes d’une veuve. La séquence d’ouverture de Vitalina Varela de Pedro Costa nous plonge immédiatement dans cette vie silencieuse et endeuillée que l’héroïne a déjà, hors-champ, commencé à vivre. Plan par plan, Vitalina essaye tant bien que mal de se reconstruire. En dialoguant avec son mari, elle tente d’obtenir des réponses sur son absence, sur son désengagement dans leur relation. Idée remarquable, elle ne peut se contenir de l’accabler de reproches, non pas mêlés d’une infinie tendresse. L’esthétique a beau être radicale, elle met parfaitement en exergue toute la mélancolie de la protagoniste, enfermée dans ses sombres sentiments, à l’image de ce superbe ratio de cadre. Vitalina sort toujours de l’obscurité pour ne dévoiler qu’une partie de son visage, plus particulièrement ses yeux. Ce film de Pedro Costa est un sans-faute, tant le deuil est présenté de façon si bouleversante.
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Créée
le 29 janv. 2022
Critique lue 71 fois
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