Vivants est un film à la mise en scène bonne, mais fonctionnelle, qui vous passionnera peut être plutôt par son sujet. Parce qu'un film qui se focalise autant sur son sujet, ici le métier de grand reporter, c'est pas tout les jours qu'on en voit un. Le film semble complètement classique dans son traitement, mais en creux, il fait un choix radical : celui de ne montrer ces personnages que dans leur travail. Même l'héroïne, une jeune stagiaire qui intègre l'équipe au début du film, n'aura pas le droit aux habituels passages de vie privée, un emménagement, une amourette, non, elle comme les autres n'est que son métier, car c'est un métier qui engage le reste de sa vie. Et c'est dans leur travail que vont, l'air de rien, se tisser des liens forts entre des personnages si différent, qu'au bout d'une heure on pense les connaître depuis toujours.
Avec une héroïne qui est, la majeure partie du temps, spectatrice de ce qu'il se passe, on s'interroge également sur ce que peux être le fait de débuter, dans une carrière, et au sein d'une équipe. On s'attend plusieurs fois, dans le film, au moment charnière, celui qui va faire de cette Charlotte une future grande reporter, et puis on se rend compte que le film ne va pas nous raconter ça. Parce que ce qu'Alix Delaporte cherche à nous dire, ça n'est pas qu'il suffit d'un coup de chance pour devenir ce qu'on veut être, il faut que ce coup de chance se combine à du temps, des efforts, et des opportunités. Parfois, on fera des gaffes, d'autres fois, on sera au bon endroit au bon moment, et faire ses preuves, ça n'est pas seulement un instant magique (comme celui qui conclut le film), mais aussi tout le chemin qui y mène. En bref, vivant parle de beaucoup de sujets, et documente la profession de ceux qui documentent, ce qui en fait un objet intéressant.