François Truffaut réalise une fantaisie policière dont l'intrigue est d'une inspiration très classique. Un meurtre, bientôt suivi de plusieurs autres, et un suspect qui tente de prouver son innocence.
"Vivement dimanche" n'a finalement du roman de série noire que le sujet. Truffaut s'en éloigne en partie par la nature des personnages qu'il met en scène. L'enquête est menée ici par une femme, secrétaire ingénue de Jean-Louis Trintignant dont l'innocence n'est vraiment que présumée. Fanny Ardant est l'hérone atypique de cette histoire aux accents de bande dessinée. Les rencontres et les indices se succèdent selon les lois d'un hasard conciliant et c'est volontairement, bien sûr, que le cinéaste intoduit des personnages dépourvus des stéréotypes du polar.
Ce pastiche sympathique charme par la fausse innocence du ton, la légèreté du couple vedette et les idées simples qui servent l'humour discret et bienveillant de l'auteur. Mi-réaliste, par le souci qu'a le réalisateur de préserver le suspense, mi-parodique par l'utilisation détournée des usages de la série noire, le film tient davantage d'une transposition astucieuse que de la comédie débridée.