Suite aux comédies musicales "Hamilton" et "D'où l'on vient", j'avais hâte de découvrir les nouvelles notes entêtantes du comédien/compositeur Lin-Manuel Miranda ! Cet artiste est plus que jamais une valeur sûre en terme de rythme, d'ambiance et de divertissement et ce nouveau rejeton d'animation Netflix le reflète plutôt bien. Dans le cadre d'un Cuba coloré, un kinkajou apprivoisé et show-monkey se voit chargé d'une mission périlleuse : se rendre à Miami pour remettre une chanson d'amour à celle que son maitre n'a jamais cessé d'aimer en secret. Dès le départ, on est dépaysé mais surtout touché car le scénario de "Vivo" ose renouer avec un certain drame pour démarrer. Si le flow des musiques nous convainc illico, le graphisme manque par contre d'originalité en ressemblant beaucoup trop aux précédents films d'animation Netflix ou même à certains Pixar. Bon, il y a quelques séquences en 2D qui mettent en valeur une esthétique artisanale, épurée et onirique qui égaye notre nostalgie et notre imaginaire... Mais une fois lancée, l'histoire arpente des lieux communs qui gâchent l'effet de surprise (quête, amitié improbable, dangers, résolution, morale déjà bien mâchée...), et le mélange entre les différents personnages a du mal à créer une alchimie cohérente. Le duo entre le singe-héros et la gamine, par exemple, n'est ni très efficace ni très amusant... Cette dernière, soit dit en passant, est le profil type du personnage que je trouve "attachiant", dans son comportement bruyant, son côté décalé et excité... Heureusement, une faille permet de la rendre plus intéressante. Quelques personnages secondaires ne servent que de remplissage et l'action a du mal à se recentrer. La fibre émotionnelle du départ aurait pu être préservée et fouillée, mais au lieu de ça, c'est souvent téléphoné et beaucoup trop convenu. Le tout se laisse regarder, mais avec une touche d'ennui pour ma part. Cela dit, le point fort de "Vivo" est sans aucun doute ses chansons, au débit effréné et accrocheur. Ma préférée, qui me reste encore en tête des jours après, c'est "My Own Drum", une sorte de déclaration d'indépendance teen-féministe. À noter un doublage français et une adaptation de chansons de grande qualité, assez pour que je le mentionne dans ma critique. Je ne pense pas que je me rappellerai longtemps de "Vivo", mais ça n'enlève en rien le souffle optimiste qui s'en dégage.