"En apparence, Vol à haut risque a tout d’une honnête série B minimaliste, sans escale et teintée d’un humour corrosif. Il s’agit pourtant d’une œuvre inaboutie et maladroite dans sa gestion du rythme et de la tension. Ce thriller perd autant d’intensité que d’altitude au fur et à mesure d’une traversée qui navigue entre un huis clos claustrophobique et psychologique, et une bisserie à popcorn décérébrée. Malheureusement, aucune de ces approches n’est pleinement satisfaisante. Le retour de Mel Gibson derrière la caméra suscite donc autant d’inquiétude que celui de Ridley Scott avec Gladiator II."
"Reste que Mark Wahlberg, en roue libre comme Nicolas Cage a pu l’être dans Longlegs, réussit suffisamment à nous divertir lorsque la caméra lui accorde son attention. Mais à quel prix ? Au lieu de rester en retrait comme le sparring-partner de sa collègue (Michelle Dockery), sa performance exagérée anéantit toute approche émotionnelle et d’empathie à son égard. Et au milieu d’un duel insipide, peu psychologique, Winston (Topher Grace) ne fait que gesticuler et n’assure que la fonction de faire-valoir comique. Pour peu que ce témoin soit essentiel au récit et au développement des personnages, chacune de ses interventions accentue un peu plus les turbulences, si bien qu’elles supplient son public à s’investir émotionnellement. Que l’on ait tourné le film dans les véritables dimensions de l’appareil ne compense pas non plus un manque de tension évident."
"Force est de constater que Vol à haut risque manque de cohérence et d’efficacité dans ses changements de ton. Le voyage, quasiment en temps réel, ne tire jamais les bénéfices de son huis clos ou de ses personnages, trop lisses pour nous tenir en haleine. Les spectateurs avertis seront aussi soulagés d’atterrir que les aviophobes, après un trajet prévisible et en pilote automatique."
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