Accompagnant un ami voir ce film dont j'ignorais quasiment tout, sauf que l'on devait la réalisation à Mel Gibson, j'embarquais pour un vol vers l'inconnu.
Dès les premières images, j'ai été frappé par une réalisation qui me rappelait les films du début des années 90. Une image posée, des plans qui se succèdent sans épilepsie, des cadrages souvent serrés sur les visages. Le rythme est tranquille, l'histoire met en scène trois personnages seulement et se déroulera quasi exclusivement dans la carlingue d'un petit avion.
L'entame est calme puis, peu à peu, quelques éléments troublants viennent distiller le doute. Est-ce que tout le monde est bien ce qu'il paraît être ? Au fil d'une discussion tranquille, des questions insidieuses se mettent à tarauder les personnages tout autant que le spectateur. Au cours de ce vol au-dessus de bien jolis paysages, les masques vont tomber. Une tension sous-jacente ne cesse de titiller le spectateur tout au long des 1h30 que dure ce film.
Quelques jolies scènes d'action viennent chahuter une narration davantage psychologique de physique. En dépit de la qualité de l'interprétation des trois interprètes principaux, j'ai été gêné par quelques maladresses ou facilités de réalisation. Le point d'orgue du film se situe à la toute fin et c'est là qu'est venue ma plus grande déception : les figurants qui interagissent lors de cette scène finale me sont apparus vraiment mauvais, plantés comme des décorations inutiles. Cette conclusion me laisse un léger goût d'inachevé.
De manière générale, il ne me semble pas que cette réalisation soit la plus inspirée de la part de Mel Gibson, bien loin du fabuleux Braveheart, du sombre Apocalypto ou du saisissant Tu ne tueras point.