Aborder un film de Mel Gibson en toute impartialité devient difficile tant le personnage est clivant. D'autant que s'il a un talent certain de réalisateur, ce n'est pas ce film-ci qui facilitera les choses pour ceux convaincus du contraire.
Après une fresque tournée en araméen, une super-production tournée en langue maya avec des inconnus, et un film de guerre encore intéressant, on se dit pourquoi pas ? D'autant qu'avec un dispositif aussi restreint que celui de ce Flight risk, Joël Schumacher, autre réalisateur hyper clivant, avait réussi de son côté un Phone booth mieux que bien. On se dit donc qu'on peut espérer un miracle.
Au final, ce n'est pas du tout ennuyeux, ça passe très vite, et ça fonctionne sans doute mieux que bon nombre de films d'action. L'humour fonctionne plutôt bien. Gibson ménage ses effets, ainsi que son - petit - suspense, et nous conduit pépère (justement, c'est le problème) du générique de début à celui de fin. Mais on ne peut s'empêcher de constater l'écart titanesque entre les prétentions mégalomanes de ses précédents, et celles somme toute modestes de celui-ci. Donc déception.
En outre, le film est vendu abusivement sur le personnage du pilote. Mais s'il est bien le déclencheur de tout ce bazar, sa contribution est finalement très modeste et minutée. Et son importance dans l'histoire est reléguée à la troisième position, loin derrière les deux autres personnages. Donc déception à nouveau.
Bref, c'est loin d'être la catastrophe décrite par certains. C'est loin d'être un chef d’œuvre également. Ça fait le taf. Mais ce n'est pas assez.