Hier soir, je décide de regarder un film que je n'ai pas vu depuis longtemps, Vol au-dessus d'un nid de coucou. Ce film m'avait déjà marqué lors du premier visionnage de mon enfance, mais je n'avais pas pu regarder ce film avec le regard que j'ai aujourd'hui. Le regard d'un enfant n'est pas le même, il me semble, que celui d'un adulte.
C'est donc avec plaisir que j'ai regardé à nouveau ce film. Je conseille aux lecteurs d'avoir vu le film pour lire cette critique car celle-ci dévoile une grande partie de l'intrigue.
La maison des monstres
Ce film nous raconte l'histoire de R. P. McMurphy , être violent ayant commis quelques agressions, et même un Viol. Le personnage en lui même pourrait nous rebuter; pourtant le film nous montre de multitudes facettes de ce personnage qui nous feront aimer presque dès le début du film ce personnage.
R. P. McMurphy arrive donc dans cette maison de fous espérant ainsi échapper au travail carcéral.
Il est tout d'abord contemplateur des différents acteurs ( des différents fous, de l'infirmière), contemplant avec incompréhension la folie qui touche la plupart. Ce regard de R. P. McMurphy se rapproche de celui du spectateur, un regard extérieur à cette folie, parfois moqueur, parfois rempli de gêne.
Il entre dans cet hôpital, comme un "monstre" au passif violent, face à lui se dressent d'autres "monstres", les patients. Dans ce contexte, nous somme extérieur tout comme McMurphy au monde de la folie, mais aussi extérieur au monde de McMurphy.
Cet écran entre les différents mondes va toutefois se dissiper pour McMurphy, mais aussi pour le spectateur.
McMurphy s’immiscera petit à petit dans l'univers de l’hôpital, essayant de parler au sourd-muet, de lui donner de l'attention, essayant de faire sortir les patients de la banalité des journées dans laquelle ils vivent. La deuxième scène du vote pour regarder un match de Baseball, montre son investissement et nous fait voir un regard changeant de McMurphy.
McMurphy ira même jusqu'à emmener les patients faire de la pêche; "tu n'es plus fou, tu es un pécheur" dit-il à l'un des patients, cassant ainsi les écrans entre leur monde, le sien et le nôtre. En effet avant d'être fous, ce sont des être-humains.
Nous éprouvons peu à peu de la compassion pour les patients, tandis que nous éprouvons de plus en plus de ressentiment envers l’infirmière.
Celle-ci semble prendre un malin plaisir à martyriser les patients. En effet à la fin du film, nous voyons qu'un des patients est sorti de sa maladie, il ne bégaye plus, l'infirmière lui parle alors de sa mère, le faisant retourner dans sa maladie. Le monde dans lequel s’identifient McMurphy et le spectateur est celui des "Monstres".
Lorsque McMurphy tente de tuer l'infirmière, la cohésion entre la pensée du spectateur et celle de McMurphy est totale.
Un imitateur devenant l'imitation
McMurphy en arrivant dans cet hôpital espère passer une peine plus tranquille. Son rêve se brisera petit à petit. En même temps de son inscription au fur et à mesure dans l'univers des patients, il découvre que ce monde est encore pire que l'univers carcéral.
A force de faire le fou, il le devient lui même, du moins aux yeux des docteurs. L'étau se referme peu à peu, et fini par l'enserrer totalement. Cette prison n'est pas seulement physique (les barreaux, les gardes) , elle est aussi psychologique. En effet McMurphy apprendra que la plupart des patients restent de pleins gré. Cette prison psychologique atteindra son summum lors de sa tentative d'évasion. En effet, il s'endormira alors que la fenêtre était ouverte, et lors de sa deuxième occasion, il se dirigera non pas vers la fenêtre mais vers son ami mort.
La fin semble alors inévitable, le sort s'acharnant sur lui, comme s'il le punissait. A force d'avoir côtoyé la folie, il s'attache aux patients, et rentre ainsi dans la même prison psychologique que les autres patients. En effet la plupart des patients sont libre de partir, mais sont privé de cette liberté car ils ne "se sentent pas prêt".
McMurphy finira par s'inscrire totalement dans le décor, lobotomisé..
L'indien préféra le tuer pour le libérer de cette nouvelle prison qu'est la lobotomie, afin de lui donner la liberté dont il à tant rêvé.