En 1963, RP McMurphy est un criminel multi-récidiviste, qui tente de se faire passer pour fou afin d'éviter les corvées en prison. Mais le voilà qui atterrit dans un hôpital psychiatrique, qui va rapidement se transformer pour lui en enfer bien plus dur qu'un pénitencier...
"One Flew Over the Cuckoo's Nest" fait partie de ces films qui marquent, ici à plus d'un titre. Il s'agit d'abord d'une plongée dans l'univers peu enviable de la psychiatrie, où le personnel apparait au mieux soucieux de ses patient mais déconnecté de leur vrais besoins, au pire cruel et froid. A ce niveau, Louise Fletcher décroche sans doute LE rôle de sa carrière en incarnant une infirmière qui tient d'une main de fer son bloc, et refuse tout facteur dont le contrôle peut lui échapper. Elle trouvera un ennemi de taille en la présence de McMurphy, interprété par un Jack Nicholson très forme, qui campe le joyeux luron provocateur qui pense surtout à lui mais va rapidement développer un attachement pour les autres patients. Ceux-ci sont joués par une galerie de seconds rôles attachants, dont la carrière décollera pour plusieurs dans les années 80 (Brad Dourif, Christopher Lloyd, Danny DeVito...).
Tous ces personnages seront l'opportunité de questionner la définition de la folie, et surtout une manière poétique d'affirmer l'opposition à une autorité lorsque celle-ci a perdu tout bon sens. A ce niveau, le film peu également être vu comme une référence au régime soviétique en Tchécoslovaquie, pays d'origine de Miloš Forman. Au-delà de ces niveaux de lecture, il s'agit d'une belle aventure humaine, remplie de moments de tendresse et de passages plus durs, avec en prime un certain humour qui ne rabaisse jamais ses personnages. Un classique sur le milieu psychiatrique.