Loin de l'exubérance formelle d'un Amadeus, Milos Forman tente de capter la fine frontière entre ce qu'on appelle folie et ce qu'on appelle normalité, et tire un constat d'échec des méthodes rigides appliquées en hôpital psychiatrique comme en société. Il crée rapidement l'empathie avec sa galerie de personnages dans laquelle on ne peut que se reconnaitre. Et fustige vite l'oppression supplémentaire s'abattant sur des esprits qui peinent déjà à sortir de leurs cocons.
Dans la mise en scène transparente de Forman, tout passe principalement par les regards. D'où l'importance d'avoir un casting suffisamment crédible, et heureusement sur ce point il n'y a rien à redire. Jack Nicholson, Brad Dourif, Danny DeVito (méconnaissable) ou encore Will Sampson, face à une Louise Fletcher patiente mais implacable, ne font qu'un avec leurs personnages et font passer à toute allure ces deux heures et quart d'ode à la liberté de l'esprit.