L'armée américaine teste secrètement un prototype d'avion furtif révolutionnaire.Mais le pilote se barre avec l'appareil et part le livrer à des terroristes afghans qui l'ont grassement payé.On le sait peu,mais ces guenilleux arabes,planqués dans leurs montagnes,disposent de budgets illimités leur permettant de corrompre des militaires d'élite ricains.Un seul homme peut récupérer le zinc en moins de 48 heures chrono:Steven Seagal!Voici donc le troisième film tourné en deux ans par le réalisateur allemand Michael Keusch au service de Seagal,qui est ici acteur vedette,scénariste et producteur,à l'époque où il était son boy.Les deux compères ont fabriqué ça dans la foulée du faramineux "Attack Force",chef-d'oeuvre indépassable de la nanardise sur pellicule.Ce n'est pas tout à fait aussi calamiteux,à l'impossible nul n'est tenu,mais ça s'en approche.Le cinéma est l'art de l'illusion,mais là tout concourt à ce que rien ne corresponde à ce qu'on est censé voir.L'Afghanistan ressemble au Middle West,les afghans à des péquenots du Wisconsin,les aérodromes à des zones industrielles désaffectées.Qualitativement,dire que c'est mauvais est très en-dessous de la vérité.C'est parfaitement indescriptible,il faudrait inventer un mot pour ça.L'image est sombre et cradingue,les décors hideux,les cadrages aléatoires,le montage psychotique.La scène qui ouvre le film est la séquence d'évasion la plus bidon de l'histoire du cinéma,les dialogues ont probablement été écrits par le mec qui nettoie les salles d'interrogatoire à Guantanamo,les combats et les cascades ont été réglés par des clowns en état d'ébriété,les scènes aériennes mixent allègrement images d'archives de la fête annuelle de l'aéro-club d'Asshole City et travaux de l'atelier maquettisme des enfants des écoles et les acteurs sortent d'on ne sait où, mais sûrement pas d'un cours de théâtre.Le commando de taliban est dirigé par une femme.C'est une autre chose qu'on ignore,mais ces gars-là sont féministes.Et la fille est lesbienne.Ouais,en plus,ils sont gay-friendly,d'ailleurs ,tous les ans,ils customisent leurs tanks,qu'ils transforment en chars pour la Gay Pride de Kaboul.Sinon,pour le même prix,on a une jolie black qui est un agent secret ricain et qui habite au milieu d'un village afghan paumé sans se faire repérer.Steven se planque chez elle,la patrouille de nuit des taliban déboule et ne le trouve pas,c'est pas très professionnel,comme fouille.Pour faire diversion,la ricaine se met à chauffer la gouine terroriste,pendant que Steven,bien mal dissimulé dans la pièce d'à-côté,assiste à leurs ébats,peut-être en se pignolant.Hélas,ce moment saphique surréaliste sera vite interrompu.Le lendemain,Steven,sa copine et un autre pote,se baladeront dans le village en plein jour sans que ça n'interpelle personne.Pour finir,ils iront tous les trois envahir le repaire des affreux,y massacreront sans peine les soixante soldats qui le gardent et récupèreront le fameux avion.Il faut dire que le méchant en chef est sans doute le terroriste le plus mou qu'on aie vu sur un écran.Le mec émarge péniblement à deux de tension et reste stoïque à mesure qu'il voit tous ses plans s'effondrer et que ses ennemis le pressurent progressivement.Et Super Steven,alors?Eh bien,il a résolu le problème de l'acting une fois pour toutes:il joue en dormant,de la même manière qu'il a écrit le scénario.C'est une technique d'avant-garde,qui avait déjà été expérimentée par ses collègues Horst Tappert,Cécile Bois ou Corinne Touzet.Quant à son scénario,il plagie tranquillement celui de "Storm catcher",autre daube intersidérale datant de 99 et interprétée par Dolph Lundgren,tout en essayant de surfer sur l'insuccès du "Furtif" de Rob Cohen,sorti en 2005.Petite consolation,les filles,Ciera Payton et Katie Jones,sont très mignonnes.