Documentaire fait avec la tête et les tripes sur les requérants d'asile en attente d'être renvoyés dans leur pays. On rit souvent, en général à cause de l'humour presque inoxydable des requérants. Et on ne sait trop quoi penser de ceux qui les gardent et de ceux qui prennent les décisions. Dès le début, on comprend cependant qu'une machine implacable a été mise en place dont très très peu en ressortiront indemnes. On n'est pas dans l'Union soviétique stalinienne de 1936. On n'est pas dans le Troisième Reich de 1938. On n'est pas... Non, on est en Suisse, petit pays riche et heureux, paraît-il, La Constitution et les lois y ont été démocratiquement approuvées. Avec les ordonnances, les règlements et les décisions, on a affaire à un ensemble juridique d'une remarquable cohérence. D'ailleurs, la Constitution ne commence-t-elle pas par « Au nom de Dieu Tout-Puissant ! » ? C'est bien la preuve qu'il n'y a rien à voir et qu'il faut circuler.
Pourtant, Fernand Melgar s'est arrêté et ce n'est pas le moindre des paradoxes qu'il ait été autorisé à filmer pendant plusieurs mois dans ce centre d'accueil. Il y démonte un système monstrueux que seul l'aveuglement de ses concitoyens permet de perpétuer. Tranquillement. Sans faire de vagues. Gentiment, comme disent si bien les policiers lorsqu'ils viennent chercher des requérants pour les mettre dans des avions spécialement affrétés. La suite est à voir dans le film lui-même.