Des tremblements de terre secouent Los Angeles,rien que de très normal.D'ailleurs ça n'affole personne,on a l'habitude,et ça n'empêche nullement les constructions immobilières délirantes ou les creusements souterrains destinés à prolonger les lignes de métro.On reste dans le déni quand des geysers de feu sortent sporadiquement du sous-sol ou quand la température de l'eau du lac augmente brusquement de plusieurs degrés sans raison apparente.Bon,lorsque la Terre s'ouvre et que des boules de feu giclent dans tous les sens,foutant le feu aux bâtiments pire qu'à Pacific Palisades aujourd'hui,on commence à s'inquiéter un peu,c'est même carrément la panique car le flegme américain a quoi qu'on en pense ses limites.Pourtant elle avait prévenu,Amy Barnes.Qui ça?Eh bien Amy c'est une sorte de sismologue ou un truc du genre,et sa théorie était qu'un volcan s'éveillait sous la ville.Elle a bien fait rire tout le monde avec ça,mais quand un fleuve de lave se met à couler sur Wilshire Boulevard les autorités reconsidèrent leur position.Du coup il faut parer au plus pressé et Mike Roark,le chef de l'OEM,un organisme chargé de prévenir les catastrophes naturelles,prend la tête des opérations afin de sauver la Cité des Anges d'un destin à la Pompéi.En 97,le volcan était très tendance à Hollywood."Le Pic de Dante" était sorti en février et ce "Volcano" le suivait de près en avril.Réalisé par Mick Jackson,un pâle yes man,produit et distribué par la Twentieth Century Fox,le film déroule pesamment un malencontreux scénario signé Billy Ray,qui fera mieux ultérieurement mais était encore un peu vert à l'époque.Une musique martiale bien soulante composée par Alan Silvestri accompagne cette ode inepte à l'héroïsme ricain,dont la seule qualité réside dans ses effets spéciaux assez sympas.Destructions massives,rues éventrées,personnages carbonisés,lave inarrêtable qui envahit tout façon "Le Blob",incendies prenant de partout,il faut avouer que tout ça fait plaisir à voir.Et heureusement parce que pour le reste c'est la misère,genre film catastrophique plus que film catastrophe.Le rythme est schizo,avec des arrêts-buffets où l'on stoppe tout pour taper la discute,alors même que ça crame sévère autour et que des gens sont en danger.Les clichetons du genre sont bien évidemment présents,avec la fille ado du héros qui se trouve au mauvais moment au mauvais endroit,et que papounet va devoir sauver,ou les inspirations géniales de ce brave Mike qui en invente une bien bonne toutes les dix minutes pour feinter cette foutue coulée de lave.Comme l'héroïsme c'est contagieux,tout un chacun va s'y mettre,au milieu du boucan et des gueulements contradictoires.Les flics,les pompiers,les personnels médicaux et même les racailles font front commun pour épargner L.A.,ce patelin si indispensable à la survie du cinéma.Les dialogues sont cons,les péripéties invraisemblables,la dramatisation ridicule,les personnages caricaturaux et les acteurs à la ramasse,bref c'est un sans faute.Tommy Lee Jones,l'american heroe de service,a l'air d'un abruti en pleine cure de sommeil,Anne Heche fait ce qu'elle peut en lanceuse d'alerte qui in fine ne servira à rien,sauf peut-être à éponger Tommy pour le récompenser de ses efforts,Don Cheadle est l'adjoint dévoué qui dirige les opérations depuis le PC,Jacqueline Kim est la doctoresse empathique qui se précipite au boulot pour sauver des vies,mariée à un homme d'affaires carnassier et méprisant dont on se demande ce qu'elle fout avec,joué par le beau mec John Corbett,le type des "Mariage à la Grecque".On a aussi l'excellent John Carroll Lynch en contremaître des travaux du métro,qui sera lui aussi contaminé par tout cet héroïsme ambiant,un Keith David à côté de ses pompes en flic hilare qui sert de valet à Mike,et la transparente Gaby Hoffmann,actrice enfant très à la mode à l'époque,elle tournait depuis l'âge de sept ans et en avait quinze ici,qui ne fera pas une grande carrière.A un moment on nous transporte dans le Désert de Mojave,sans explication.On suppose qu'on veut nous suggérer que les problèmes volcaniques viendraient de là,mais comme rien n'est précisé et qu'on retourne illico dans la fournaise des Hell's Angeles,on n'en saura pas plus.