A l'évidence, Mélanie Laurent s'est fait un vrai kif avec Voleuses, un film de femmes, comme une sorte d'équivalent d'un enterrement de vie de jeune fille, avec juste quelques hommes d'appoint dans le paysage. On a vu tant de films d'action virils dans le passé qu'il serait malvenu de critiquer son versant féminin, confronté aux mêmes codes et passages obligés. D'aucuns épinglent le film parce qu'il n'est pas vraisemblable. Vraiment ? Que tout le monde se détende, c'est du cinéma de fiction, on se fiche bien de la plausibilité de l'intrigue, c'est une tranche de fun avec de gros morceaux de sororité dedans, les grincheux peuvent aller se rhabiller. Du bon gros divertissement donc, avec pas mal d'humour, pas toujours efficace, c'est vrai, et un maximum de décontraction même quand ça défouraille à tout va. Au moins, il y a du rythme et des dialogues qui ramènent tout cela sur un plan plus prosaïque, autour d'une amitié indéfectible, celui d'une vie sans attaches amoureuses et avec un avenir incertain. Les derniers moments du film sont d'ailleurs les moins percutants, dès lors que le drame et l'émotion sont convoqués, ce qui éloigne quelque peu des objectifs ludiques de l'ensemble. Dans l'histoire de ces drôles de dames, c'est de loin Adèle Exarchopoulos qui tire le mieux les marrons du feu. Celle qui peut prétendre au titre officieux de meilleure actrice française du moment maintient toujours Voleuses au niveau de la ligne de flottaison même quand le film, cela lui arrive, est menacé par le n'importe quoi pourvu que ça bouge.