Hue ! Saigne, Volt !
Cession de rattrapage pour ce Disney sur lequel j'avais fait l'impasse jusqu'à présent, de façon parfaitement incompréhensible. car si Volt n'est pas un chef d’œuvre, c'est un très bon...
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le 12 juil. 2013
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La transition de la 2D à la 3D chez Disney n'a pas été une partie de franche rigolade dans l'histoire de la boîte à rêves de tonton Walt. Dans les années 2000, entre suites de grands classiques direct to vidéo réchauffées à la pelle et flops continu de leurs productions 2D ("Atlantide" et "La Planète au trésor"), l'écurie de Mickey, Clochette, Aladdin, Simba ect, a du changer son fusil d'épaule en s'essayant à la 3D sous peine de définitivement se retrouver à la traîne derrière Pixar et Dreamworks qui menaient la danse avec une avance considérable sur le plan économique.
Et on a tendance à l'oublier mais côté animation 3D Disneyienne, la citrouille ne s'est pas directement transformée en carrosse, il a d'abord fallu un (même plusieurs ^^) brouillon(s) avant d'atteindre la beauté colorée et esthétique sublime de Raiponce (2010).
Après la catastrophe visuelle que fut Chicken Little en 2005 (véritable "Zootopie du pauvre" et sans doute "Worst Disney ever !") et l'échec critique de "Bienvenu chez les Robinson" (2007), Disney a pourtant prit le risque de tester une troisième fois l'animation en images de synthèse. Ce 3ème essai, c'était "Volt" !
Nous sommes en 2008, alors que Pixar continu d'enchaîner les succès critiques et financiers au box office mondial avec son dernier p'tit robot, "Wall-E" (533 millions de dollars de recettes mondiales) et que Dreamworks, de son côté, nous sort le topissime premier volet de ce qui deviendra une des meilleurs trilogie de l'animation, "Kung Fu Panda" (également un succès financier avec pas moins de 631 millions de dollars récoltés), même si Disney n'avait toujours pas reconquit ses lettres de noblesse d'antan, en cette fin des années 2000, se ressentait un petit vent annonciateur d'une tempête dans le monde de l'Animation...les prémices du 4ème Âge d'or Disneyien !
Si à mes yeux, le 4ème Âge d'or a commencé avec Raiponce en 2010, en terme d'animation 3D, "Volt, Star Malgré lui" avait déjà un parfum de modernité. Si "Raiponce" a lancée la modernité des Disney de Princesse, si "Zootopie' a modernisé le Disney d'animaux anthropomorphes l'année dernière, "Volt" lui, avait déjà posé les bases du nouvel âge d'or en modernisant les Disney de chats et chiens !
"Volt, Star malgré lui", 48ème classique d'animation des studios Disney réalisé par Byron Howard et Chris Williams sorti en 2008 (2009 en France), nous raconte l'histoire d'un petit chien berger blanc, véritable vedette hollywoodienne.
Depuis qu'il est chiot, Volt, élevé par la petite Penny, sa maîtresse humaine, vit H24 dans les studios Hollywoodiens dont il est la star d'une série TV d'action-SF aux côtés de la fillette. Seulement voilà, n'ayant jamais vécu autrement qu'à travers la fiction, sur demande des producteurs souhaitant lui cacher la vérité, Volt n'a pas conscience d'être dans la fiction. Aussi, lorsque accidentellement il se retrouve embarqué loin des studios de l'autre côté de l'Amérique, Volt doit alors faire fasse au monde extérieur...et sans supers pouvoirs ! Mais bien décidé à retourné au plus vite à Hollywood, Volt se lance alors dans sa plus grande aventure qui lui fera faire la rencontre d'une chatte de gouttière prénommée Mitaine et d'un Hamster du nom de Rhino, son plus grand fan.
Mais un chat, un chien et un rongeur, survivront ils aux 1001 dangers de la ville ? Volt réussira t-il à retourner aux côtés de Penny ? Au terme de cette aventure, prendra -t-il conscience de la distinction Cinéma/réalité ? Et plus généralement ou s'arrête la Fiction, ou commence la réalité (et vice versa) ? Ou est la frontière entre les 2 ??
Voilà pour le pitch global.
Verdict : euh là là...ça faisait des années que je l'avais pas revu celui là ^^. "Volt" fait parti de ces Disney que j'ai très peu regardé (genre une ou deux fois au plus) et que je redécouvre totalement bien des années après. Je ne sais pas pourquoi mais, jusqu'à aujourd'hui, je rangeais "Volt" sans trop de jugement précis, dans la catégorie des sous Disney oubliables...jusqu'à aujourd'hui ^^.
Redécouvert sur un coup de tête et là...COUP DE JUS ! Un véritable courant électrique d'une grande douceur !!
"Who let the dog out ?!" Un très bonne redécouverte ! Entre "La Belle et le Clochard" (1955), "Les Aristochats" (1970), "Oliver et compagnie" (1988) et "L'incroyable Voyage" à travers une esthétique moderne 3D détaillées et colorées, "Volt, Star malgré lui" nous offre une aventure canine trépidante, drôle et prenante !
Pas forcément novateur dans la forme ou il n'échappe pas à quelques clichés attendus comme
la fait d'avoir encore affaire ç une histoire de chien qui veut rentrer chez lui, le passage à la fourrière avec kidnapping ect,
"Volt" se différencie clairement à mes yeux par les thématiques qu'il aborde en sous texte et pour le coup, ça compense amplement ses faiblesses.
Car "Volt", ça n'est pas qu'un bête divertissement naïf pour enfant avec un protagoniste canin comme on en voit à la pelle sur Gulli, en direct to vidéo ou sur Disney channel NAN !
Dans "Volt", Disney aborde pour la première fois explicitement le monde du cinéma derrière la caméra, dans les coulisses à travers une mise en scène d'une mise en abyme complète du Cinéma et même du monde de la scène doublé d'une critique du Star Système Hollywoodien très astucieusement paramétré dans les moindres circuits du générateur scénaristique au watt près !
Le scénario de "Volt" joue très bien sur la thématique de la frontière entre Cinéma et Réalité en évitant tout biais de naïveté . Là l'histoire est réfléchie sur l'ensemble des séquences et, le duo Howard/Williams prennent même le risque payant d'exploiter à fond leurs thématiques en complexifiant : Réalité dans la Fiction/Fiction dans la Réalité...allant parfois même jusqu'à additionner/théoriser/superposer la notion centrale de Fiction qui forme ici un matériau hyper extensible et d'une efficacité foudroyante tant elle est fondée et résonne vraie !
Ce n'est pas un hasard si à un moment le personnage de Mindy fait mention de Stanislavski car ici, le film tout entier reprend et interroge le postulat théâtral du metteur en scène de théâtre Russe (1863-1938) ! Ainsi se pose la question de l'Acteur et du Personnage dans un film que nous regardons et qui traite de la fiction (une fiction dans la fiction de la fiction....INCEPTION O_O !!). Faut il incarner son personnage ? Croire au personnage que l'acteur incarne ou prendre ses distances ? Tout en pouvant mettre ses questionnements théâtraux sur fond de la théorie du 4ème Mur de Rousseau ! ^^
A partir de là, Disney joue là dessus et multiplie les péripéties et retournements de situations qui découlent de cette "Dramaturgie d'animation" (oui j'ai inventé ce terme xD). Le Cinéma créer des apparences trompeuses, de ce postulat théorique les réalisateurs trouvent une batterie supplémentaire pour rajouter une touche d'émotion sans en faire des kilowatts. On n'est pas très loin d'un style à la Lubitsch pour le coup ( " The shop around the Corner", 1940 ou "To be or not to be", 1942) ^^. Sans parler tout simplement des séquences de la série TV dans le film ou Disney se permet de nous offrir un petit bonus d'effet spéciaux accessoire à base de rayons lasers, d'hélicoptères et de courses poursuites speed et explosives entre "Tron" et "Les Indestructibles" (en même temps, John Lasseter était derrière les réalisateurs, logique).
Côté personnages, on a droit à un casting au poil avec un trio de boules de poils aussi amusant que touchant qui, encore une fois à vue d'oeil paraissent très archétypés mais qui se révèlent par la suite bien plus que cela. Tout d'abord, le protagoniste, Volt est recherché, le personnage à beaucoup à offrir niveau humour dont les gags tirent assez bien parti de ce décalage entre Fiction et Réalité chez le personnage croyant dure comme fer être toujours dans le cinéma. C'est d'ailleurs en ça que son évolution est intéressante à suivre. Mitaine passe bien aussi, une sorte de Thomas O'Maley version femelle désillusionnée de la vie, et Rhino aussi saura briller bien plus que par son côté mignon !
Niveau graphismes, si ceux de "Volt", contrairement à ceux de Raiponce ont encore recours aux storyboards à la main, même s'il y a encore quelques progrès à faire, restent coloré, gaies, fluides et agréables pour la rétine, on sent qu'on est visuellement plus qu'à une patte du 4ème Âge d'or !
Pour conclure (je pense que j'en ai assez dit), "Volt, star malgré lui" est un très bon Disney !
Modernisant les films d'animation canin-félin tels les grands classiques : "La Belle et le Clochard" ou encore "Les Aristochats" à travers une immersion-réflexion dans le monde Hollywoodien, interrogeant les rapports entre Fiction et Réalité tout en 3D, "Volt" est une vraie réussite qui mériterait plus de reconnaissance !
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Créée
le 4 nov. 2017
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