Porté par une distribution féminine magistrale, Volver explore les thématiques de la mémoire, des secrets enfouis, des maux et de la solidarité féminine. Sous la caméra d’Almodóvar, le quotidien se métamorphose en une esthétique vivante, où chaque geste, chaque objet, devient porteur de significations multiples.
Au cœur de ce récit, les femmes règnent en maîtresses absolues, occupant un univers presque vidé des figures masculines, sinon pour incarner l’abus ou la trahison. La mise en scène d’Almodóvar, est empreinte de tendresse et de respect, magnifie les visages de ses héroïnes.
Ici, Almodóvar tisse des portraits de femmes puissantes et vulnérables, ancrées dans une réalité tangible. Raimunda, incarnée avec une intensité bouleversante par Penélope Cruz, est l’archétype de cette force féminine : une femme capable de transcender les épreuves avec dignité.
La sororité est le fil conducteur de ce récit, une solidarité intergénérationnelle qui s’élève en réponse aux traumatismes. Ce lien est d’autant plus puissant qu’il traverse les frontières du réel : le fantastique, subtilement distillé à travers la figure du fantôme, devient un moyen d’explorer le passé et de le réconcilier avec le présent.
Ce processus de réappropriation du passé, symbolisé par le titre même du film – Volver, ou "revenir" – illustre un retour aux origines, non pas pour s’y enfermer, mais pour s’en libérer.
Almodóvar nous offre ici un film profondément humain, où la complexité des sentiments et la puissance des liens féminins illuminent chaque cadre. Nul doute que ce film a inspiré récemment "Les Femmes au Balcon".