D’un sujet des plus prosaïques naît une forme de grandeur dans une réalisation châtiée et éblouissante qui partage souvent l’écran en deux, elle, d’un côté, lui, de l’autre. Je l’explique par la solitude qu’ils vivent chacun l’un et l’autre car malgré la proximité, ils sont irrémédiablement seuls face à la réalité. Ce qui peut dérouter au début s’avère être une élégance stylistique fulgurante. On y voit toute la monotonie et la lenteur d’un vieux couple. Un film poignant sur la fin de vie assez éloigné de la provocation habituelle de son réalisateur. Gaspar Noé filme la farce qu’est la vieillesse avec une simplicité attendrissante captant l’étiolement entre claustration, peur et affliction de vivre en attente navrée de la mort. Démoralisant en somme.