Vaporeuse et terrible sensation que celle du temps qui file entre nos doigts. Fatale, pourtant, mais bien réelle, et si souvent ignorée de tous. Noé frappe une fois de plus, que dis-je, caresse nos esprits avec un nouveau long métrage aux antipodes (et pourtant si proche stylistiquement parlant) de ses travaux antérieurs.
Direct, simple, réaliste, Vortex nous dépeint, nous montre, nous fait vivre et nous rappelle (là, est le génie du film) à quel point la mort, la perte de la mémoire et donc de toute chose vécue, peuvent nous rapprocher de la vie quand nous les effleurons du bout de nos âmes frêles et occupées par l'inverse de ce que nous devrions vivre et expérimenter.
En tout point, le fond et la forme ne font qu'un pour embrasser métaphysiquement nos cerveaux, et la magie opère. Le split screen qui dès le début impose une rupture totale entre le père et la mère. Le jeu des acteurs si naturels et vrai qu'on en a presque l'impression d'être un membre à part entière de la famille ce qui, fatalement, nous rappelle nos propres troubles, soucis familiaux et problèmes intimes. Sans oublier la magnifique et logique apparition de Françoise Hardy avec son morceau Mon amie la Rose, qui encore une fois, dès le début du film, pose les base du tableau qui va se dévoiler tout doucement devant nos yeux durant plus de deux heures.
Finalement Vortex n'est qu'un simple miroir, si simple et vrai que là est sa force. Des sujets comme la vie, l'approche terrifiante et fatale de la mort, l'Amour, la perte de toute chose et la famille, y sont dépeints, creusés, exploités, retournés dans tous les sens d'une manière si radicale et si sincère.
Le véritable Amour finira toujours par te trouver, mais lui aussi, un jour finira par disparaître à coup sûr.