Vous allez voir un film pas trop inconnu
On peut pas vraiment en vouloir à Woody Allen. Avec un film par an, difficile de toujours se renouveler. Surtout après un Whatever Works franchement aussi réussi, on se dit que bon, le pauvre bougre a bien le droit de ne pas faire que de très bons films, et que c'est dur de surprendre à chaque fois. Faut dire que là, on en est assez loin. Il y a du Match Point, avec un dragueur opportuniste prêt à tout pour jouir de la vue. Il y a du Whatever Works dans le personnage de Hopkins, joyeusement irrévérencieux (le gros zoom sur la plaquette de Viagra). On pourrait continuer la liste sans trop se fatiguer (je remarque toutefois que le lien avec ses films de l'époque de Manhattan ou dans celle de Zelig est clairement plus ténu, il y a effectivement plusieurs cycles dans sa cinématographie) mais ce serait bouder son plaisir face à un film tout de même bien fichu, amusant, avec des personnages bien écrits ; les retournements de situation, s'ils ne nous retournent pas, nous font sourire. L'ambiance est réussie, certaines scènes sont savoureuses. Bref, Woody Allen, c'est toujours pareil, et c'est donc jamais vraiment mauvais : profitez-en, la cuvée de cette année s'oubliera vite, mais vous rafraîchira sans doute 1h40 durant (ni plus ni moins, on est chez Allen tout de même).