My dear hunter
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Mike, Nick, Steven, Stan & Axel sont ouvriers sidérurgiques à Clairton, un petit bourg de Pennsylvanie. Trois d’entre eux sont engagés dans la guerre du Viêt Nam. Le temps de célébrer le mariage de l’un d’entre eux et les voilà partis au front. D’une franche camaraderie laissera place à des séquelles physiques & psychologiques qu’aucun d’entre eux n’auraient imaginés.
Pour son second long-métrage (après Le Canardeur - 1974), Michael Cimino change radicalement de registre, après le road-movie oscillant entre le polar et le western, il nous entraîne là où on ne l’attend pas, à savoir un drame sociétal à travers lequel il dépeint admirablement les affres de la guerre, l’enfer vécu de l’intérieur et ce qui en découle à l’issue de cette dernière.
En réalité, de la guerre du Viêt Nam, on ne verra rien. Si vous vous attendez à un énième Apocalypse Now (1979) ou Platoon (1987), vous risquez fort d’être déçu. Le film s’ouvre par une immersion dans une cité industrielle, une cérémonie religieuse au sein d’une église orthodoxe et une soirée dansante, avant de brusquement basculer (au bout de 80min) en pleine jungle vietnamienne. On passe de la grisaille monotone et les émanations asphyxiantes des hauts-fourneaux à la jungle moite et à l’horreur de la captivité. De la guerre, on ne verra rien si ce n’est cette courte séquence de captivité et cette mémorable scène de roulette russe (qui vous prend aux tripes).
Voyage au bout de l'enfer (1978) n’est pas un film sur la guerre en elle-même, mais plutôt sur « l’après-guerre », ce qu’il advient des soldats, partis en héros et revenus (pour certains) dans l’indifférence la plus totale. Cette chaire à canon déracinée de l’Amérique profonde pour se retrouver au front et qui, pour certains, sont rentrer au pays complètements traumatisés, estropiés voir ravagés psychologiquement.
Cimino parvient avec une réelle aisance à nous immiscer au cœur de ce groupe d’amis, entre la sidérurgie, les parties de chasse et les beuveries, avant que le film ne prenne une toute autre tournure ne faisant que renforcer les liens d’amitié qui unissent les trois soldats. Le film met en lumière les ravages psychologiques de la guerre et les traumatismes qui en découlent. Extrêmement réaliste dans son traitement, on en ressort sonner.
La distribution joue bien évidemment un très grand rôle, le mutique Robert De Niro face au vibrant John Savage, de Meryl Streep à John Cazale en passant par le foudroyant Christopher Walken qui se drogue au jeu de la mort. Difficile de rester insensible devant une pareille composition. Taxé de raciste par certains à sa sortie, le film sera auréole de multiples récompenses et notamment par 5 Oscars (dont celui du Meilleur réalisateur, Meilleur acteur & Meilleur film).
(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2022)
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Créée
le 31 mars 2022
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