Réalisme poétique
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Film de Christian-Jaque sur un scénario de MacOrlan, cela commence très bien. On sent effectivement quelque chose de l'écrivain, de son goût pour les histoires sombres avec ses personnages gravitant autour de la mer.
Trois personnages, une femme : le décor est planté pour la tragédie. Il y a d'abord l'égoïste bandit qui ne cherche qu'à sauver sa peau, et qui se rend compte qu'il n'aime pas réellement cette femme au prénom angélique. Il y a la rencontre de hasard, l'amant fantasque et riche. Et il y a l'amoureux transi et éconduit, mais qui aime d'un amour pur et vrai. Et au milieu, il y a Simone Renant, qui porte le nom d'un ange.
Le film est tourné en studio, mais arrive à tourner cela en force, utilisant au mieux les lumières pour créer une atmosphère fantasmatique qui renforce la qualité de l'intrigue. Bien sûr, on cherche les effets dans les dialogues, pour rehausser l'intrigue, comme c'est souvent le cas dans le cinéma français de cette période. Dans la théorie, on appelle cela le réalisme poétique, qui a la vie dure, car c'est encore une bonne part de ce qui séduit dans les romans policiers de Fred Vargas.
Tout cela est donc très théâtral, mais fonctionne pourtant. C'est que, malgré tout, il y a une retenue dans ces dialogues, qui amènent la nostalgie sans chercher nécessairement à briller, là où souvent on cherche le clinquant, l'effet bœuf. C'est finalement par ce paradoxal dépouillement, cette relative sécheresse de ton qui semble regarder du côté des polars américains de l'époque, et par cette mélancolie toute MacOrlanienne que Voyage sans espoir séduit.
Voyage sans espoir est porté en fait par l'espérance, l'espérance de quatre personnages qui n'auront, aucun d'entre eux, ce qu'ils espéraient. Et cela, c'est une définition du film noir qui en vaut une autre.
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le 17 août 2024
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