Souvenez-vous il y a quinze ans de cela. Michel Blanc nous avait enchantés avec un marivaudage situé au Touquet, un film tour à tour drôle et grinçant. C’était « Embrassez qui vous voudrez » et c’était une délicieuse surprise dotée d’un casting quatre étoiles dont certains des comédiens ne font plus partie de cette suite (Podalydès, Courau, Elbaz, Bouajila, …) qui révélait également Gaspard Ulliel, Mélanie Laurent et Lou Doillon, également absents. Ici on retrouve les autres, soit Charlotte Rampling, Jacques Dutronc, Karin Viard et Carole Bouquet ainsi que de nouvelles têtes incarnées par Jean-Paul Rouve et de jeunes acteurs prometteurs comme Guillaume Labbé, Sara Martins, William Lebghil et Jeanne Guittet. A la base, on était plutôt content de retrouver ces personnages même si le souvenir de leurs histoires respectives semblait lointain.
Mais peu importe, car « Voyez comme on danse » fait bien la liaison et se suffit finalement à lui-même. En revanche, difficile d’éviter la redite, même si le film se déroule presque deux décennies plus tard. Michel Blanc a du mal à se renouveler avec ce nouveau chassé-croisé de personnages. On retrouve trois embryons d’histoires basés sur trois familles ou couples différents. Et à y regarder de plus près ce n’est guère original ni très palpitant, bien que ce ne soit pas forcément ce que l’on recherche avec ce genre de long-métrage. Il y a une naissance imprévue, un adultère et une garde à vue. On a déjà vu plus recherché et on a la désagréable impression que Blanc a écrit cette suite juste pour dire d’en faire une mais qu’il n’a pas grand-chose de neuf à raconter. Tous ces atermoiements amoureux et relationnels restent en l’état très superficiels et quelconques.
Au niveau de la distribution, les moments les plus drôles sont réservés à Jean-Paul Rouve et Karin Viard. On ne va pas mentir, ils nous font sourire plusieurs fois et certaines répliques et gags sont drôles. Mais l’un comme l’autre sont à deux doigts d’être dans le rouge avec des interprétations parfois poussives et caricaturales. Et, surtout, ce sont pour tous les deux des rôles dans lesquels on les a déjà vus bien meilleurs. Maintenant, « Voyez comme on danse » reste tout à fait plaisant, même plutôt agréable. Le film est rythmé et, un peu comme un vaudeville au théâtre duquel ce film pourrait se réclamer, ça rebondit toujours assez pour ne pas s’ennuyer. On se demande juste plusieurs fois durant la projection de la réelle utilité du film si ce n’est des velléités commerciales car il ne marquera pas autant les esprits que son grand frère.
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