L’effet « Wahou ! » c’est ce qu’attend l’agence immobilière du même nom de ses clientes et clients lors des visites de logements à vendre qu’elle organise.
La maison possède certes du cachet, mais également des vices cachés, comme cette absence de balustrade ou cette ligne de train qui secoue l’ensemble tous les quarts d’heure. Oracio et Catherine tentent de faire bonne figure face à divers acheteurs exigeants : une troupe de musiciens en rupture, un couple sous pression paternelle, un autre fusionnel, un troisième en crise, des promoteurs sans scrupules, une infirmière dépressive… Et, comble des difficultés, des propriétaires bougons qui rechignent à vendre.
Les sketchs inégaux selon les profils invités s’enchaînent. On imaginait un Stéphane Plaza satirique, plus déjanté encore qu’à la télévision. Même si le clin d’œil de la double vasque, symbole ici de l’union conjugale ou au contraire rappel cruel de la solitude, semble s’adresser à l’animateur de M6, le film choisit une autre musique. Des airs de piano accompagnent une mélancolie ambiante quand la caméra s’arrête sur les fissures que le temps opère sur les âmes et biens d’exception. Céder la maison dans laquelle on a vécu ses plus belles années s’apparente à une petite mort. Il faut affronter le deuil, même chez les agents, caractérisés paraît-il par un sentiment d’abandon. La poésie de Bruno Podalydès se révèle plus tristoune qu’à son habitude, comme si, à l’image du personnage, le réalisateur lassé avait cessé de croire à la joie de vivre ensemble.
(6/10)
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