Ça ne casse pas des briques, ce qui peut paraître normal pour un film qui s'articule autour de la profession d'agent immobilier. Parti pris qui, il faut bien le reconnaitre ne rend pas la tâche facile à un réalisateur. Doté d'une distribution prestigieuse (B. Podalydès, Azéma, Mitchell, Viard) secondés par quelques guest stars (Jaoui, Zem, D. Podalydès), le film consiste en une succession de sketches ayant tous pour objet la visite d'un "bien" par des acheteurs potentiels. En l’occurrence, deux lieux situés en banlieue (chic) parisienne : une vieille demeure pleine de caractère et de courants d'air et des appartements (de tailles diverses) dans un immeuble moderne dont la construction s'achève tout juste. Ce n'est pas l'unité de lieu, mais presque.
Pas de bol, j'avais une envie de comédie, mais ça m'a beaucoup moins fait rire que le précédent opus de B. Podalydès (les 2 Alfred). C'est un peu dans le même ton, poétique, mais les gags sont bien moins tranchants, et, du coup, ça tend assez souvent à la mièvrerie. Le scénario est assez sommaire (même si certains acheteurs reviennent plusieurs fois voir le même endroit) et se résume par trop à un enchainement de numéros (plus ou moins réussis) d'acteurs. Au-delà des seuls sketchs, le propos est d'évoquer - de manière poético-nostalgique - des sujets tels que l'âme des vieilles maisons et l'attachement aux lieux où l'on vit, les petits et les grands tourments de la vie et du quotidien, le temps qui passe et la vieillesse qui arrive sans que l'on s'en aperçoive (autrement que par la confrontation avec de plus jeunes). Dernier thème dont je pourrais ajouter, un peu méchamment c'est vrai, qu'il vaut pleinement pour une partie de la distribution de ce film...
Bref, un film mineur, assez peu ambitieux il est vrai, pas complétement désagréable en soi car il se regarde sans ennui, mais aussi sans que le spectateur ne soit jamais véritablement transporté. Une tasse de camomille, si je devais risquer une analogie du côté des tisanes.