... et y'a aussi eu cette fois où j'ai fait un stage de tambour chamanique en Ariège, mon vieux, ça m'a totalement changé, j'suis plus l'même...
On nous montre un personnage d'abord antipathique, mesquin, jaloux, méfiant, arrogant (rien de fou non plus, la médiocrité ordinaire du csp+ en fait) et pis après il est sympa parce qu'il a passé beaucoup de temps à parler tout seul dans son grenier. Dit comme ça ça a l'air d'une blague mais c'est vraiment le film. L'évolution du personnage n'est pas montrée, elle est dite, et on est prié d'y croire, d'adhérer passivement, comme on subit passivement un film qui parle beaucoup mais ne montre pas grand chose, ne fait pas grand chose.
C'est ce mythe américain de la success story: en tant que mythe c'est un récit fantastique, irréaliste, mais foin de vraisemblance: c'est un mythe, c'est là pour vous faire rêver (oui parce que à Hollywood le mythe sert à ça, normalement ça doit servir à faire réfléchir mais là on n'a pas le temps, on bosse mon vieux, on fait de l'argent, y croit quoi lui?!). C'est donc assez superficiel et il me semble que c'est rendu visible dans la séquence où le personnage va se saper comme jaja pour retrouver sa famille. Y pouvait pas se contenter d'un coup de peigne et de vêtements propres, il lui fallait un costume de tailleur. T'as tellement changé mec... Super bizarre ces gens.
Mais Wakefield a l'air d'avoir vachement évolué, si si, c'est lui qui le dit, et il a passé qqs mois dans un grenier, une vraie aventure pour un type plein aux as qui a toujours pris soin de ne surtout rien vivre de réel.
Ou alors tout ça est ironique, c'est une sorte de comédie sur un nombrilisme à ce point sans limite qu'il en devient caricatural, une parodie de l'écriture psychologique des récits de rédemption/découverte de soi, mais je ne crois pas.
Le personnage ne souffre jamais réellement psychologiquement, mais il évolue, comme ça, sans efforts, c'est pas beau ça? C'est la récompense pour être un bon américain productif et tout, ça va hein, on bosse déjà assez comme ça, on paie des impôts, on peut bien s'imaginer être touché par la grâce, merde.