Le problème de départ du film, c'est qu'on sait dés le début que la tentative va échouer (d'oh!).
Tout ça se met en place scrupuleusement, untel va voir machin, fait vaguement du chantage à tel autre, etc.
Si bien qu'à un certain point on finirait presque par vouloir y croire. A attendre le grand moment.
Ou plutôt, on se surprend à chercher quelle est la petite erreur qui va faire que ça ne va pas marcher.
Oui, parce que c'est bien là ce qui est formidable dans cette histoire. Je n'ai pas dit "dans ce film", mais plutôt "dans cette histoire", c'est le vertige qu'il provoque.
On est en 1944, ce n'est pas comme si on allait effacer les exactions des nazis, mais tout de même. Voir que des choses avec un tel impact tiennent à un si petit fil.
Et sur ce point, le film est réussi. Car justement, il ne tire pas à lui la grandeur du spectacle. Ce qui retient notre soufle, c'est cette histoire. Cette Histoire.
Les acteurs sont justes sans trop en faire. Le récit est -j'imagine- respecté, la mise en scène sobre comme il faut.
C'est peut-étre aussi ce qui lui empêchera de devenir un grand chef-d'oeuvre: un tel sujet ne laissait pas tellement de latitude, même si on lui souhaite au moins d'être un succès.
Et puis, un film parlant de l'Allemagne nazie sans se focaliser sur les camps, l'Occupation ou la Resistance, ça change. Voire: ça fait du bien.
Parce qu'aussi flippant que ça puisse paraître, c'est aussi et surtout là que ça se jouait: ces grand dadets en uniformes, politiques et militaires, qui prenaient des décisions aux ampleurs inimaginables.