Il y a plusieurs types de mauvaises suites
-Celles qui ressemblent de près ou de loin à un copier-coller de l'original
-Celles où les acteurs (même les plus talentueux) n'en ont rien à foutre et sont juste là pour toucher leurs chèques
-Celles où on ne retrouve pas ce qui faisait la force du film original avec une histoire bâclée limite clichée voire incompréhensible
-Celles où les personnages sont fades et inintéressants
et surtout
-Celles qui trahissent le film original
Wall Street-L'Argent ne dort jamais a le mérite de cumuler tous ces aspects réunis.
Entre un affligeant Shia Labeouf interprétant un rôle vaguement semblable à celui de Charlie Sheen mais sans l'intérêt qu'avait ce dernier, un Michael Douglas interprétant un Gordon Gekko devenu une caricature de lui-même au point qu'on se demande si c'est vraiment lui qui joue dans le film et une histoire clichée de vengeance et de réconciliation familiale entre père et fille, on passe son temps à se demander "Mais c'est vraiment la même équipe que dans le précédent film qui ont sortis une telle daube?"
Les magouilles et rebondissements du film original ont été remplacés par des péripéties attendues et, surtout, sans saveur quand elles ne sont pas à l'échelle du grand n'importe quoi
C'est quoi ce compte en banque de Winnie (Carey Mulligan) sorti de nulle part?
D'où sort cette fille de Gekko qu'on a jamais vu dans le film précédent? Pourquoi avoir décidé de faire casser sa pipe au petit Rudy pour le scénario?
Mais ce n'est pas le pire. Entre des rôles mineurs proches de caméos de célébrités (quel gâchis et insulte pour le superbe Elli Wallach) , Gekko ayant perdu tout son charisme de salaud intelligent et détestable pour devenir un arriviste minable mais toutefois capable d'avoir un peu de sentiments et
des insultes voire trahisons au film original
Bud (Charlie Sheen) allant en prison était censé apprendre une leçon sur le fait que se faire de l'argent facile est douteux et n'amène rien de bon devient finalement un homme d'affaires accompli alors que Gekko a bien du mal à se refaire une réputation fait passer Bud pour une victime ayant été maltraitée par un tyran revenant lui rire au nez en mode "Tu m'as traité comme une merde et maintenant, c'est toi qui est au fond alors que moi, je suis heureux" alors que le premier film montrait clairement un Bud subissant les conséquences de sa soif d'ascension sociale.
on n'a qu'une envie, que le film se termine vite et nier son existence pour continuer à aimer Wall Street tout court.
En particulier quand on voit un happy-end niais et écoeurant où tout le monde est heureux et réconcilié (alors que Gekko semblait mal parti pour se réconcilier avec sa fille même avant cette fin) sans compter un épanouissement financier général. En gros l'exact opposé de la fin amère du film original avec un Bud finissant en prison sans le sou montrant qu'on subit toujours les conséquences de nos actions douteuses même quand on a des remords.
Ce film est une véritable perte de temps ainsi qu'une daube insultante envers les messages de son ainé. Le visionnage de ce dernier est donc fortement déconseillé si vous avez aimé Wall Street.