Le nouveau film, tant attendu, des aventures de Wallace et Gromit : la palme de la vengeance, des éternels studios Aardman ayant survécu à la pénurie d'argile, est révélé au monde sur Netflix après avoir été montré en Angleterre sur la BBC. Après la suite de Chicken run l'an dernier, Nick Park modernise un peu plus son duo très british, avec plus ou moins de subtilité et d'impertinence. Se retrouvent en effet tous les genres, de la comédie à l'anglaise au film d'horreur en passant par le film policier et d'espionnage inspiré du James Bond national. Ce gros mélange fait à la fois la réussite et les faiblesses du film.
La grande réussite du film, du point de vue de l'émotion, est dans la relation entre Wallace, obsédé par ses inventions, et Gromit, qui se sent de plus en plus délaissé par son maître et ses robots. L'animation en pâte à modeler parvient comme toujours à rendre Gromit ultra émouvant, sans paroles.
Le reste des personnages et des éléments de décor, plus technologiques et plus ludiques que vraiment pertinents, amène les péripéties et la diversité des genres de façon moins discrète, moins subtile et plus "blockbusterienne", heureusement sans trop trahir l'esprit des films précédents et leur double lecture légendaire (enfantine : la technologie ne résout pas tout et nous sépare de nos amis /adulte : une lecture politiquement plus évoluée), avec certains passages d'une grande lucidité ! Un résultat un peu mitigé, donc, comme la suite de Chicken Run, mais tout-à-fait correct.