Ils appartiennent à un peuple qui mène une vie sous réserve, s'efforçant avant tout de subsister, malheureux laissés pour compte d'un rêve américain qui n'est plus qu'un fantasme à dormir debout. Eux, ce sont les Amérindiens des nouvelles générations, de plus en plus acculturés et qui se posent moins la question de la dignité que celle de la survie. Ce n'est pas la première fois que le cinéma américain indépendant s'intéresse au sort de ces vaincus de l'Histoire et War Pony ne s'extrait pas d'un certain nombre de figures imposées sur le sujet, dans un scénario à deux intrigues qui n'arrive jamais à tenir les promesses de certaines scènes, par ailleurs plutôt réussies en termes de mise en scène. De fait, les deux personnages principaux de War Pony sont bien plus passionnants que les péripéties dans lesquelles le film les entraîne. Ils ont respectivement 12 et 23 ans et partagent une certaine immaturité qui ne les empêchent pas de se révéler experts dans l'art délicat de la débrouille. Le double portrait proposé par les coréalisatrices Gina Gammell et Riley Keough s'avère des plus touchants, avec des interprétations authentiques, et parvient à faire oublier, en partie, les méandres assez sinueux d'une liberté narrative qui s'apparente plutôt à des maladresses d'écriture.