Les adaptations de jeux vidéo n'ont jamais tapé fort. Mais quand on s'attaque à la licence phare d'un des éditeurs les plus maniaques concernant la qualité il y a un semblant d'espoir...
Ainsi, les orcs (sur)vivent sur leur monde qui agonise. Pour remédier à cela, leur chef et sorcier Gul’Dan décide d'ouvrir un portail inter dimensionnel afin d'envahir un nouveau monde luxuriant. Ce monde, c'est Azeroth, monde en paix grâce à la grande alliance entre les humains, les elfes et les nains. Pour les amateurs de la licence on se situe donc à la première rencontre entre les 2 races dans Warcraft I.
Les enjeux sont donc posés, pour les orcs cette invasion est avant tout une question de survie sur le long terme et non une simple extension du territoire. Mais leur monde étant mourant et le "carburant" permettant de maintenir le portail ouvert étant la vie d'êtres vivants, ils ne peuvent lancer un grand assaut massif. Ainsi ce n'est pas la Horde qui débarque, mais une (respectable) tête de pont ayant pour mission de construire un nouveau portail et de l'alimenter avec les ressources locales (donc les humains). Naturellement les humains ne comptent pas laisser comme ça le premier venu venir conquérir ses territoires.
Mais derrière cette intrigue centrale se cache également des sous-intrigues des 2 côtés. Du côté des orcs, Gul’Dan est contesté et sa magie est considérée comme responsable de leur malheur par certains clans. Clans qui craignent que tout recommence sur Azeroth. Du côté des humains c'est plus calme même si l'on s'interroge plus ou moins sur l'absentéisme du Gardien. Ces sous-intrigues vont forcer des membres des 2 races à se croiser et à se faire confiance afin de régler leurs problèmes respectifs de manière plus diplomatique. Si cela suit son cours de manière assez basique sans grande surprise et de manière prévisible le rythme s'avère bon, ni trop lent, ni trop soutenu.
Si les personnages orcs ne manque certainement pas de charisme grâce notamment à leur carrure et leur brutalité on regrette que l'ensemble reste assez cliché. Le grand méchant sorcier corrompu, son sous fifre qu'il va booster pour en faire un gros champion, le gentil qui veut protéger sa famille. La société orc articulée autour du respect des traditions et du combat n'aide pas vraiment à s'affranchir des stéréotypes. Mais elle est bien représentée et nous montre une culture loin de se résumer à de simple barbare en quête de sang. La petite famille et le clan de Durotan aide beaucoup sur ce point. Durotan est attachant entre son respect des traditions, son devoir de suivre la Horde et sa volonté de protéger sa famille. Tandis que Garona permet d'insister sur les points négatifs d'une tradition trop lourde sur certains aspects qui fait d'elle un paria.
Côté humain on trouve une société assez classique avec notamment les sages mages un peu à part. La magie est "réglementée" mais elle est loin d'être bannie. La technologie limitée provient de l'alliance avec les nains. On ressent peu de chose tellement c'est peu développé, surtout au niveau de l'alliance. Le royaume humain semble être le dominant en termes de puissance militaire et les rares séquences où l'alliance est réunie on aurait bien du mal à dire si elle est fragile en temps normal ou si c'est juste l'invasion qui la mets en difficulté. Les mauvais points pour les humains ne s'arrêtent pas là puisque tous ses personnages sont désespérément creux et vide, le tout sans aucun charisme en mode totalement passe partout.
Derrière ces défauts de profondeur, la façade est heureusement au contraire des plus réussie. Respectant le design et le visuel des jeux vidéo les orcs forcent le respect. Imposant, brutaux avec une image barbare... et leurs montures s'avèrent bien assorties. Les seigneurs de guerres avec leurs divers trophées et armes (haches et marteaux démentiels) sont de terrifiantes montages de muscles... même pour Gul’Dan qui derrière ses aspects vieux et vouté lorsqu'il est en toge et capuchons révèle un physique impressionnant lorsqu'il les retire. Les humains fonts également "massifs" (enfin, c'est très relatifs vu que face aux orcs on dirait des gringalets) une fois en armure complète. Ils prennent énormément au niveau des épaules avec des épaulières larges qui remontent jusqu'au niveau du nez. L'architecture des bâtiments suis les tendances des races, on se retrouve avec des habitations tribales faite de bois et de peaux le tout ornementés d'armes et de trophées pour les orcs. Les humains étant dans des châteaux assez classique, quoiqu’assez élancés tout de même (en particulier la cité des mages). Quand à la mise en scène des combats, rien à dire, elle met particulièrement en avant toute la puissance et la brutalité des orcs, les humains faisant vraiment peine à voir tellement la différence est énorme. L'indispensable magie est quand à elle assez intéressante dans son rendu et suis toute la logique des 2 races. Ainsi la magie orcs fait très naturelle, shamanique et brute. A l'opposée la magie humaine fait très sophistiqué dans son rendu, c'est même parfois limite on se demande si le Jarvis de Tony Stark n'est pas dans le coin. Pour les fans, oui, on aura bien le droit à l'inévitable sort Polymorphisme qui répond présent pour le fan service !!!
Alors au final, quel est le problème ce Warcraft ? Peut-être tout simplement la combinaison d'être l'épisode d'introduction et son univers qui est désespérément classique sans originalité (notamment côté humains). Un scénario sans surprise à part peut-être la fin d'un ou 2 personnages. Loin d'être le désastre qu'on aurait pu craindre, Warcraft se contente de faire son boulot correctement mais sans plus pour un moment plaisant mais loin d'être inoubliable.