Après avoir vu la bande annonce de ce film je pensais qu'il allait exclusivement traiter de la relation entre Wardi et son arrière grand-père Sidi, mais en réalité il s'agit d'un vrai portrait de famille.
Wardi, à la recherche de l'espoir, interroge ses proches, témoins de la vie dans le camp de réfugiés depuis sa création.
J'ai aimé l'authenticité des protagonistes, le réalisme de leur personnalité. Le réalisateur norvégien connait son sujet et le temps passé dans le camp dote le film d'un humanisme touchant.
Le mélange des deux techniques d'animation est aussi une réussite. Le monde aux yeux de Wardi est en stop motion, il est plus doux et plus pur tandis que l'autre, celui des souvenirs, est parfois doux (la maison de Sidi avant ce 15 mai) parfois dur: il peut montrer la violence, les traits fatigués et même la mort.
Le doublage est très réussi: les voix sont adaptées aux personnages et la musique est toujours emprunte de mélancolie.
Wardi est donc un très beau film sur une petite fille pleine de vie qui en l'espace d'une journée découvre, grâce à Sidi, la richesse de ses origines. Traiter ce sujet délicat par le regard d'une enfant permet d'expliquer, de montrer les multiples facettes de cette histoire sans colère (celle-ci n'est toutefois pas absente du cœur de certains personnages) et d'obtenir des réponses à toutes les questions, même aux plus évidentes.