A quoi ressemblent les Etats-Unis aujourd’hui ? Ou plutôt à quoi ressemblent ses habitants ? Sacré défi que d’expliquer un pays si vaste. Et pourtant en trois époques différentes Nathan Hill nous fait comprendre les doutes, les conflits d’un territoire qui ne change pas vraiment. Toujours cette rivalité entre les idéalistes/gauchistes et les conservateurs, toujours cette même remise en question du premier amendement. L’intrigue se déroule uniquement sur la vie des blancs et permet selon moi de déconstruire l’image d’une unité entre eux. C’est en effet l’idée d’un pays qui a atteint son summum en matière d’individualisation qui en ressort, et ce malgré les quelques tentatives de changement (l’année 1968 notamment), elles aussi gangrenées de l’intérieur par la recherche d’intérêts personnels. Toutefois il ne serait pas juste de présenter le livre comme une simple critique des américains puisque l’on assiste aussi à de rares moments de partage, d’amitié désintéressés qui prennent alors davantage de valeur.
Le roman est construit comme un « livre chorale » où les personnages sont introduits au fur et à mesure. Tous sont traités avec soin même si leur intérêt dramatique est au premier abord nul. Or c’est à la fin que l’on réalise que tout cela a permis de construire une véritable fresque.