Petit hommage à ce film qui aura tourné bien des fois, l'ami idéal des besoins de défoule, compagnon fidèle des moments de lassitude, qui a souvent su me donner un peu de ce "power level" providentiel.
A la base bien peu attiré par le MMA, mais tout à fait au courant de son évolution depuis les quelques images improbables épiées les yeux écarquillés alors qu'ado, au détour d'une émission à sensations, je tombai sur un David Douillet bonhomme commentant avec aversion les séquences de ce nouveau Bloodsport de la télé réalité, passant au fil des années de combat de coqs à sport de combat d'une grande technique, c'est sans grande motivation que j'enfournai il y a quelques mois la galette dans mon lecteur. Et bam, enchaînement de scènes, grosse révélation, scotché à l'écran que j'étais devant un scénario simple mais aussi efficace qu'un coup sous le menton, des duels filmés avec un sens judicieux de l'immersion et du souci réaliste tout en lorgnant doucettement vers l'exploit de super-héros version Rocky 4 pour te rebalancer quelques-uns de ces savoureux frissons d'un plaisir unique que tu ressens pour un bon speech quand la fin semble proche, sur une musique ponctuée des détonations les plus épiques. Warrior ne se fout pas de notre gueule, exploitant toutes ses facettes au mieux, entre grosses baffes et orgueils de roc, ce film au couvert bourrin se paie le luxe de creuser une réelle profondeur turbulente au travers de ses personnages errants avec leurs sacs de crasse.
Fort, efficace, extrêmement bien tourné, filmé et mené, un rythme infaillible et des personnages au sommet pour les rôles qu'on leur demande, entre un Tom Hardy saveur bulldozer meilleur que partout ailleurs et un Joel Edgerton qui se révèle puissamment dans la sueur et le sang : Deux frangins animés d'un souffle de rivalité, de haine folle et de peurs enfouies, balancés dans l'arène pour des retrouvailles à coups de poings dans la gueule. Dualité fraternelle, rien de mieux qu'une bonne mandale pour s'avouer sa tendresse en toute pudeur.
Alors merci à Warrior de m'avoir offert tous ces moments jubilatoires, ces frappes libératrices, cet exutoire sismique et, comble de l'étonnement (et de l'écrasement ici même d'une partie de ma dignité), ces quelques larmes souvent retrouvées à chaque visionnage. Un film bien trop souvent oublié, dont les qualités multiples mériteraient d'être mises un peu plus en avant, et qui, à l'image de Rocky en son temps, saura faire date dans l'illustration explosive des sports de combats, tant dans le réalisme que dans le fantasmé.
Critique de meifu, parce que je la trouve parfaite : http://www.senscritique.com/film/Warrior/critique/10188676