Waaaaatchmeeeeeeen [tu l'as vu mon beau ralenti, hein ?]

"Watchmen" part d'un concept assez génial. Nous sommes dans un 1985 alternatif, où les USA ont gagné la guerre du Vietnam, Nixon est toujours au pouvoir, et la menace d'une guerre nucléaire totale gronde. Mais surtout, un groupe de super héros contraints à la retraite se réveillent, alors que l'un des leurs est exécutés...

Le hic, c'est que Zack Snyder est derrière la caméra, et qu'il massacre le potentiel de l’œuvre. Les éléments précédents seront malheureusement à peine exploités, pour se focaliser sur nos héros en pleine réflexion sur leur place dans un monde qui les a refusés, et qui est désormais au bord de l'extinction. Là encore, un sujet pas inintéressant, et original pour un film de super héros... mais traité avec des gros sabots.

Ambiance sérieuse qui flirte en permanence avec la prétention, scènes qui se veulent profondes mais sonnent creux, ralentis incessants et inutiles (on gagnerait bien 15 minutes sans eux !), BO qui enchaîne les tubes parce que ça fait cool. Sans compter un ensemble bourré de CGI qui a rarement bien vieilli, et rend peu immersif cet univers alternatif.

Ceci dit, "Watchmen" est loin d'être un navet. Snyder a le mérite de proposer un univers visuel original (enfin disons plutôt d'adapter au cinéma un roman graphique d'Alan Moore). Quelques séquences sont aussi esthétiquement vraiment réussies, à l'image d'un générique audacieux. Et les acteurs, globalement peu connus à l'époque, donnent le changent.

Toutefois, les messages très discutables de l’œuvre posent souvent question, surtout quand on connait le penchant très conservateur de Zack Snyder (membre de la NRA). Autant les discours réactionnaires de Rorschach peuvent être vus comme faisant partie d'un personnage psychotique, autant le déluge de violence gratuite qui s'abat sur les criminels, et les éléments religieux et anti-gauchistes semblent être de la provocation douteuse.