Dans un monde post-apocalyptique, un homme entre deux âges se prépare une maigre pitance en mélangeant du pain sec et de l'eau. Il se chauffe comme il peut, se drogue, boit et laisse exploser sa violence dans un lieu en ruines. Tout de suite on est plongé dans une lenteur brutale, effrayante et angoissante. Puis le mystère s'épaissit encore avec l'arrivée d'un couple de jeunes adultes, un homme et une femme qui se révéleront être frère et sœur.
Manipulation, scènes gores et pornographie se mélangent ensuite pour donner lieu à des expérimentations pas seulement picturales.
Découvrir que tout le monde n'est pas Pasolini, c'est toujours intéressant. En effet, un film impossible à regarder comme Salo ou les 120 jours de Sodome a un intérêt cinématographique incontestable, un chef d'oeuvre. Il est choquant, troublant, insupportable d'horreur et d'abjection. Le film du mexicain Emiliano Rocha Minter aussi. Mais ce dernier, même s'il propose des plans très léchés et une photo impeccable, n'a pas l'étincelle nécessaire pour transcender l'horreur.
Certaines scènes sont particulièrement abouties, notamment l'isolation de l'habitation avec du carton scotché partout, mais rien qui n'ait déjà été vu voire revu. C'est surprenant qu'un film qui se veuille aussi choquant lasse plutôt qu'autre chose. Cela en dit finalement assez long sur notre monde.
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