Comme le film ménage un twist en milieu de projection, contrairement, il me semble, à l’original mexicain Somos los que hay, je ne développerai pas l’histoire au-delà de ses prémisses. N’ayant pas non plus vu le film dont il s’inspire, je ne serai pas en mesure de les comparer.

Dans cette version US, Jim Mickle et son co-scénariste habituel Nick Damici tricotent une chronique familiale d’un genre un peu particulier (dur-dur de résister à la tentation de spoiler !) qui va peu à peu s’effondrer sur elle-même après le décès inattendu de la mère. Le couple Mickle/Damici réussit assez admirablement à rendre des personnages de prime abord un chouïa cliché, très attachants et complexes – le père autoritaire, les filles blondes virginales – en renversant les liens qui unissent habituellement ce type de personnages : les deux filles se révèlent nettement plus vindicatives et transgressives que leur comportement soumis laisse penser, de même que le père, très affecté par la perte de sa femme, laisse apparaître des faiblesses et abandonne rapidement son rôle de patriarche inflexible.

We are… est un film qui fait la part belle à ses personnages et à la Nature (ce qui ne sera pas du goût de tout le monde) et qui prend son temps pour les développer, sans précipiter un rythme plutôt lent et contemplatif (idem). Le film de Mickle évite très justement de basculer dans le côté sordide ou racoleur de son sujet, en privilégiant les personnages et leurs tourments. Le climat prend également une place très importante dans la narration : le film se déroule avant et pendant un violent orage qui s’abat sur une petite ville américaine un rien paumée, l’intensité de la tempête culminant très classiquement avec le climax du film.

Au casting, on retrouve l’impeccable Michael Parks (le shérif dans Kill Bill) dans un second rôle inhabituel puisque il joue un… gentil ! Un des meilleurs films de la sélection, malheureusement reparti bredouille (ou broucouille, comme on dit dans le Bouchonois) qui devrait sortir chez nous, sous la bannière Wild Side – avec une bande-annonce qui spoilera probablement sans ménagement ce twist que je me suis échiné à vous préserver (sic).
octolhu
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le 17 oct. 2013

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octolhu

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