Avec ses allures de beau gosse façon young Tom Cruise, Zac Efron a beaucoup trop vite été cantonné au rôle d'idole des teenagers par une firme aux grandes oreilles (Disney quoi) ne voyant en lui qu'une pompe à frics pouvant chanter et danser sur commande dans des productions formatées et impersonnels - High School Musical.
Fort heureusement, le Zac à l'instar de Ryan Gosling en son temps, a su très vite démontrer une fois le cordon ombilicale coupé, qu'il en avait sacrément dans le ventre et dans les abdos pour ne pas être qu'un simple It-Boy aux tablettes de chocolat méchamment dessinées.
Entre quelques apparitions dans des productions plus ou moins recommandables et des passages répétés en cures de désintox, il choppe les premiers rôles du Me and Orson Wells de Richard Linklater, de The Lucky One signé Scott Hicks ou encore du Secret de Charlie de Burr Steers.
Mais ce sera finalement en second couteau de luxe que le bonhomme dévoilera toute l'étendue de sa palette d'acteurs, aussi bien chez Peter Landesman (le mésestimé Parkland) que chez Lee Daniels (le glauque Paperboy).
Désormais capable de porter des péloches sur son simple nom grâce au carton de Nos Pires Voisins - la suite est déjà en tournage -, le voilà de retour avec une bande totalement montée sur son nom : We Are Your Friends, dans laquelle il partagera la vedette avec les excellents Shiloh Fernandez, Wes Bentley, Jon Bernthal mais surtout la bombe Emily Ratajkowski, elle aussi de plus en plus hype à Hollywood.
Réalisé et coécrit par Max Joseph dont c'est le premier passage derrière la caméra, We Are Your Friends conte l'histoire de Cole Carter, un DJ ambitieux de vingt-trois ans qui tente tant bien que mal de se faire une place sur la scène électro de L.A., même si il fait vibrer la foule comme peu savent le faire.
Lorsque James, musicien connu et plus âgé, devient son mentor, le futur de Cole semble enfin s'éclairer.
Mais le jeune homme se lie également avec Sophie, la petite amie de James, et les vont très vite s'embrouiller...
Autant l'avouer tout de suite, on vogue méchamment en terre connue avec cette dramédie sur de jeunes beaux gosses Hollywoodiens qui en veulent et qui font tout pour croquer à pleine dents l'American Dream, tâter de la richesse et de la célébrité tout en - si possible - faisant ce qu'ils aiment, même si leur parcours est semé d'embuches.
Trop peut-être à tel point qu'il est difficile pour n'importe quelle péloche usant du genre de proposer un contenu un brin original voir même rafraichissant.
Et pourtant malgré ses nombreuses maladresses (inhérentes à tout premier long), avec sa jeunesse ambitieuse squattant le milieu de la nuit californienne (décrite ici avec réalisme dans toute sa superficialité) son triangle amoureux plus ou moins prenant et son questionnement relatif sur la célébrité, l'amitié et la notion de vivre ses rêves; Max Joseph fait de son We Are Your Friends un honnête et convenable divertissement sexy et rythmé du début à la fin, un apprentissage de la success story typique rendu prenant par une b.o bourrée jusqu'à la gueule de (bons) tubes électro.
Mieux, même si le rôle de Cole ne demandait pas forcément une prestation digne de l'actor's studio, Efron s'avère des plus convaincant au milieu des excellents Bentley et Fernandez - tous les deux justes -, tandis que la sculpturale Emily Ratajkowski joue sublimement avec son corps à défaut de réellement jouer la comédie (mais qu'est-ce qu'elle joue bien de son corps, on est d'accord).
Porté par une morale optimiste (l'accomplissement personnel il n'y a rien de plus gratifiant, etc...) à la limite de la naïveté mais surtout par une bande son du tonnerre, We Are Your Friends incarne une dramédie estivale simpliste mais distrayante, ou un véhicule parfait pour accroitre l'aura de star de son interprète vedette.
Rien de plus (surtout), rien de moins.
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2015/08/critique-we-are-your-friends.html