Certaines ont le coeur qui fond pour les bad boys, tandis que d'autres attirent les tarés : Grace est de celles-ci, et le regrettera amèrement le jours de ses noces... Pourpres.
Le spectateur aussi le regrettera par moments durant la projection. Et surtout, il ne pourra totalement éluder le scénario bien crétin, aux personnages qui ne font que suivre le sens du vent, aux retournements de veste paresseux ou à lever les yeux au ciel. Parce que là, on tenait un putain de concept qui tue.
Mais pourquoi donc le relier à un jeu si idiot et à la ramasse ? A ce besoin de rite sacrificiel sorti de nulle part et justifié à grand peine ? Car là se trouve, à l'évidence, le talon d'Achille d'un film qui, avec un peu plus de travail sur sa trame, en l'état tricotée avec de très grosses mailles, aurait pu côtoyer le Get Out de Jordan Peele, rien de moins.
Or, Wedding Nightame, aujourd'hui, ne sera jamais qu'un trip jouissif sur le moment mais finalement hautement dérisoire et inoffensif. De quoi se taper la tête contre les murs, même.
Car le divertissement est goûtu, tant il tourne au joyeux jeu de massacre dans un décor exagéré et grandiloquent de bourgeois un poil abruti. Le film ne se prive à aucun moment de faire des saillies dans le plus pur Tex Avery dès lors qu'il s'aventure à souligner la bêtise et la maladresse de la cadette de la famille. Une famille qui fera sourire plus d'une fois, tant elle s'avère aussi vaine et vide que le film qu'elle porte.
Et puis, il y a la hargne de Samara Weaving, la mariée qui refuse de se faire occire et résiste ardemment à ses poursuivants, qui prennent aussi cher qu'elle dans une joie et une bonne humeur non feinte sur le fauteuil rouge de la salle de cinéma. Avec elle, la satire est vide mais à plusieurs reprises assez cinglante, la douleur incarnée et sombrant dans une sortie de folie régénératrice.
Jusqu'à ce final tout aussi grotesque qu'irrésistible, qui excuserait presque un scénario écrit par dessus la jambe et reposant sur son seul pitch que l'on sent indépassable.
Sauf que le spectateur indulgent choisira de retenir que ce qui lui a fait plaisir pendant un peu plus d'une heure trente et qui a réussi à lui changer les idées : il se souviendra donc de ces personnages gentiment foutraques et de sa cruauté goguenarde, de ses mises à mort gratuites et drolatiques, tout en passant sous le tapis son trip ésotérique totalement à la ramasse.
Wedding Nightmare donne donc au spectateur ce qu'il est venu chercher et remplit donc plutôt bien son contrat de divertissement, sans pourtant jamais défier les codes ou les formules de son genre, sans aucune surprise à l'horizon... Jusqu'à ce que la mort les sépare.
Elle était facile celle-là.
Behind_Sacré nom d'une bite !_the_Mask.