Depuis quelques années, une nouvelle génération de cinéastes se fait jour à Hong Kong. Jeunes, décomplexés, ils n’hésitent pas à aborder les sujets et les genres jusqu’ici délaissés par les réalisateurs établis. Le plus brillant exemple de cette nouvelle vague, c’est bien sur Ten Years qui remporta les HK Film Awards de l’année dernière et fut un étonnant succès public. Weeds On Fire, derrière son apparence de film de sport tout ce qu’il y a de classique cache une identité Hong Kongaise bien affirmée.


Hong Kong en 1984 : Lung (Lam Yiu Sing) et Wai (Wu Tsz Tung) sont deux amis d’enfance vivant dans un HLM de Shatin. Peu brillants en classe, ils sont recrutés par le principal de leur école (Liu Kai Chi) pour former une équipe de base ball, les Shatin Martins. Malgré le coaching sévère mais juste de l’enseignant, l’esprit d’équipe a du mal à prendre, si bien que Wai décide de jeter l’éponge. Lung, lui, s’accroche et trouve dans la compétition la confiance en lui qui lui a si longtemps manqué.


Touch


Le film de sport n’est pas un genre étranger à l’industrie cinématographique Hong Kongaise. On a pu ainsi assister aux exploits d’équipe de volley ball (Victory, Beach Spike ou Full Strike), de basket ball (Let’s Go Slam Dunk) ou de football (The Champions, Shaolin Soccer). Même le baseball, pourtant fort peu pratiqué à Hong Kong, a déjà eu les honneurs d’un film, le très sympathique City Without Basball de Scud et Lawrence Ah Mon. Voir un nouveau long métrage sur le sujet a de quoi surprendre vu le peu de popularité du sport dans le port parfumé. Et pourtant, ce choix fait sens. Parce qu’il se base sur une histoire vraie d’abord et surtout parce qu’il correspond au message que veut transmettre le film. Peu importe le sport pratiqué et sa popularité, peu importe le résultat, tant que chacun s’est battue jusqu’au bout. Le fait que la pratique du sport en question ne donne pas accès à beaucoup d’avantages matériels renforce cette idée.
Le récit suit à la lettre les conventions du film de sport : entrainements difficile, défaite humiliante et sursaut d’orgueil sont de la partie. On pourrait reprocher à Weeds on Fire de ne pas chercher à apporter davantage d’originalité à la formule mais, au moins, il le fait bien.


Je suis hong kongais


Si le film applique avec efficacité les codes du film de sport, ce sont surtout ses intrigues secondaires qui font toute sa richesse. Jeunes adolescents, Lung et Wai doivent faire face aux nombreuses problématiques de leur âge : Relations avec les parents, premiers amours, apprentissage de la confiance en soi, choix de vie déterminant pour le reste de leur existence… Toutes ces étapes sont décrites avec beaucoup de justesse par Chan Chi Fat, par petites touches bien senties. C’est certainement là que réside le cœur émotionnel du film et ce qui fait qu’on s’attache autant aux personnages.

La présence de référence directe à la révolution des parapluies achève d'inscrire le film dans un environnement propre à Hong Kong et renforce la mise en avant des problématiques contemporaines qui peut se résumer à une question : comment conserver l'esprit de combativité Hong Kongais quand toutes les chances sont contre soi ?

Créée

le 19 juin 2019

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Palplathune

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